Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine religieux Art roman languedocien

Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques

  • D409
  • 30330 Tresques
Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques
Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques
Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques
Église Saint-Martin-de-Jussan de Tresques
Crédit photo : EmDee - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise paroissiale Saint-Martin-de-Jussan (ancienne) , actuellement chapelle (cad. AO 82) : classement par arrêté du 12 juillet 1982

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin-de-Jussan

L'ancienne église paroissiale Saint-Martin-de-Jussan, aujourd'hui chapelle, se dresse au milieu des vignes à un kilomètre au nord du village de Tresques, près de la route D409, dans le Gard. Elle semble avoir remplacé un édifice païen, puisque de nombreux vestiges gallo-romains ont été retrouvés sur la commune. Jusqu'au XIVe siècle, l'église desservait une bourgade du même nom, mais les habitants se réfugièrent alors derrière les remparts de Tresques pour se protéger des grandes compagnies, abandonnant leurs maisons et l'édifice ; les offices furent transférés à la chapelle seigneuriale de Tresques, devenue l'église paroissiale. Saint-Martin-de-Jussan resta toutefois un lieu de pèlerinage. L'église fut vendue comme bien national pendant la Révolution. Elle appartient à la commune depuis 1976 et fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 12 juillet 1982. Elle abrite également, depuis 1839, le tombeau des comtes de Vogüé.

Datée des XIe et XIIe siècles pour sa construction et sa décoration, l'église présente une architecture romane sobre et lisible. L'édifice est à nef unique couverte d'une voûte en berceau plein cintre, dont les extrémités portent de faibles reliefs sculptés représentant des personnages allongés, un chien et une colombe. L'abside semi‑circulaire est voûtée en cul-de-four et percée d'une unique fenêtre à simple ébrasement. Le chevet, en pierre de taille assemblée en appareil irrégulier, repose sur un soubassement puissant et se distingue par une décoration de style lombard : lésènes et arcatures groupées par trois soulignent la corniche d'avant-toit. À l'extérieur, le chevet est rythmé par quatre lésènes tandis qu'un rang d'arcatures lombardes marque la corniche.

La façade méridionale, renforcée par trois contreforts de hauteurs inégales, ouvre sur une porte en plein cintre ornée ; son archivolte alterne palmettes, feuilles stylisées, rosaces, oiseaux et personnages affrontés. Deux baies cintrées, placées à des hauteurs différentes, éclairent la nef depuis ce côté, et le pignon est percé d'une baie cintrée à double ébrasement. La toiture, couverte de lauzes, est surmontée d'un petit clocheton carré ajouré de quatre baies en plein cintre et coiffé d'une pyramide de pierre encadrée d'un cordon à dents d'engrenage.

L'édifice résulte de deux campagnes de construction : la première concerne le chevet et la travée attenante ; la seconde, légèrement postérieure et réalisée dans un appareil différent, correspond vraisemblablement à l'agrandissement vers l'ouest.

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