Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin, située sur la commune de La Tour dans les Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est classée monument historique depuis le 25 mai 1943. Elle présente un style gothique qui a conduit certains historiens à la situer au XIIIe siècle, mais son architecture la rapproche des églises voisines, comme Saint-Véran d'Utelle et Saint-Michel-de-Gast de Roquebillière, et permet de la dater entre 1480 et 1530. Une église est mentionnée en 1351, peut-être sur le site actuel, mais l'édifice n'a pas fait l'objet d'une étude approfondie. Le plan est basilical : un volume rectangulaire se terminant par un chevet plat, divisé en trois nefs par des colonnades ; l'édifice compte cinq travées dont la dernière sert de chœur. La couverture est formée de voûtes sur croisée d'ogives à fines nervures et clés plates ; les ogives et les arcs doubleaux en plein cintre de la nef centrale retombent sur des pilastres engagés minces, et les bas-côtés, moins larges, présentent le même type de voûtes. Ces pilastres s'appuient sur des colonnes aux chapiteaux cubiques ornés sobrement de feuilles d'eau et de boutons à sculptures anthropomorphes ; la présence d'une croix sur l'un de ces boutons pourrait indiquer l'intervention d'un atelier génois. Le clocher, de plan carré, est de style roman lombard et se termine par une pyramide quadrangulaire. Le mobilier comprend des bénitiers datés du XIe et du XVIe siècles, un autel en bois doré du XVIIe siècle, un reliquaire en bois doré représentant un pélican du XVIIIe siècle, ainsi qu'un dais de procession du XVIIIe siècle classé en 1902. L'église conserve de nombreux retables et tableaux : le retable principal, placé derrière le maître-autel sur le mur plat du chevet, représente saint Martin en évêque entouré des apôtres, avec saint Pierre et ses clés à droite et saint Jean avec l'épée à gauche ; au-dessous figure la Vierge pendant son Assomption, à gauche saint Jean-Baptiste et son martyre, à droite saint Laurent avec son instrument ; ce retable est classé comme objet en 1908. Parmi les autres retables et peintures se trouvent des représentations du martyre de saint Jean-Baptiste, de saint Martin, de saint Laurent, une Adoration des bergers signée Guillaume Planeta (1665), une Adoration de l'Enfant Jésus par un franciscain peinte par Barthélémy Puppo de Menton (1662), le retable du Rosaire classé en 1989, la mort de saint Joseph, sainte Brigitte de Suède et le retable des Âmes du Purgatoire attribué à Bartolome (1662). Le retable des Âmes du Purgatoire montre en bas les défunts retirés des flammes et amenés devant Dieu par des anges, au centre deux prêtres représentent l'Église sanctifiant les mortels, et au sommet figure Jésus entouré de Marie, Joseph et du pape Grégoire priant pour les hommes. L'église possède également une statue de la Vierge à l'Enfant portée par le dais, un tabernacle, des chandeliers — volés en 2002 puis retrouvés en 2005 — et une chaire. Malgré ces éléments architecturaux et mobiliers remarquables, la documentation sur l'édifice reste limitée.
