Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint‑Martin est située à Limeuil (Dordogne), au lieu‑dit Saint‑Martin, entourée de son cimetière à environ un kilomètre au nord‑est du bourg, en bordure de la route départementale 31.
Une inscription conservée dans le mur nord de la nef indique la dédicace en 1194 par Adhémar de la Tour, évêque de Périgueux.
L'inscription cite également le pape Célestin III, Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion, Hélie V de Talleyrand, Hélie de Malemort, Adhémar Ier de La Torre et Hébrard de Villars, dont l'épitaphe, datée de 1230, a été placée sur le mur extérieur à droite du portail.
L'édifice présente un plan roman : une nef suivie d'un avant‑chœur sous coupole et d'un chœur à abside semi‑circulaire.
La nef, longue de 14 mètres, est couverte d'un lambris et a peut‑être été voûtée.
L'avant‑chœur, qui correspondait à la croisée du transept, est voûté d'une coupole sur pendentifs et porte le clocher carré.
L'abside en hémicycle est voûtée en cul‑de‑four et couverte de lauzes.
Au‑dessus des contreforts, la muraille a été remontée pour recevoir une corniche sous modillons, puis exhaussée encore pour recevoir les sablières de la charpente.
Le grand arc nord de l'avant‑chœur ouvre sur une chapelle rectangulaire voûtée d'un berceau brisé en blocage, qui pourrait dater du XIIIe ou du XIVe siècle.
Un sacraire y est conservé sous un arc en plein cintre orné de petits lobes sculptés et d'une croix.
Le grand arc sud ouvrait autrefois sur une chapelle latérale ; les élévations extérieures du sud de l'avant‑chœur montrent que l'église n'était pas sur plan cruciforme et que le croisillon sud est une adjonction postérieure.
Le clocher carré repose sur l'avant‑chœur ; sa partie supérieure, percée de deux baies rectangulaires par face, a été remontée au XVIIIe siècle.
Le portail occidental présente quatre voussures et une archivolte sculptée de damiers ; sa clé représente un lion poursuivant un caprin.
L'édifice possédait un transept dont il ne subsiste que le croisillon nord.
L'intérieur était autrefois entièrement peint ; des peintures retrouvées en 1960 sous une épaisse couche d'enduits subsistent sur l'abside (adoration des rois mages, fuite en Égypte, Crucifixion, Descente de Croix) et, dans le croisillon nord, figurent un ange ainsi qu'un évêque et un moine.
Des litres peintes portaient les armoiries des familles La Tour d'Auvergne, de Boulogne, de Turenne et de Bouillon.
Selon une tradition, la construction de l'église, entre les XIIe et XIVe siècles, serait liée à Richard Cœur de Lion.
En 1276, Saint‑Martin était devenue la seconde église paroissiale de Limeuil, située sur un chemin de Saint‑Jacques‑de‑Compostelle et facilement accessible par les bateliers de la Dordogne et de la Vézère.
Lors de la Révolution, en 1791, l'église fut vendue comme bien national et la pierre de dédicace transportée à l'église Sainte‑Catherine du bourg.
Une ordonnance royale de 1841 fit de Saint‑Martin une église annexe à la suite d'un conflit sur la cloche ; la pierre de dédicace retrouva l'église en 1856, brisée en plusieurs morceaux, puis fut classée en 1905.
L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 29 novembre 1965.
À partir de 1966, l'Association des Amis de Saint‑Martin entreprit la restauration de l'église.
Des vitraux contemporains signés Gérard Hermet furent commandés en 2000 par les Amis de Saint‑Martin.
