Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin est une paroisse catholique dédiée à saint Martin, située à Longjumeau dans le département de l'Essonne. Elle est de style gothique, avec des éléments des XIIIe et XVe siècles, et est classée aux monuments historiques depuis 1910.
Implantée au centre-ville, elle occupe la rive droite de l'Yvette, à l'intersection de l'ancien tracé Paris–Orléans (ex-RN 20), de la RD 118 et de la RD 117, sur l'actuelle place de l'Église. Une église mérovingienne précédait l'édifice actuel, élevé vers 1250 sous la maîtrise d'œuvre d'Hugues Piedoie, architecte de saint Louis. L'édifice fut incendié pendant la Guerre de Cent Ans par les troupes d'Édouard III, puis fit l'objet d'une importante reprise à la fin du XVe siècle, probablement financée par la famille Gaillard. Un nouvel incendie entraîna le remaniement du sommet du clocher en 1774. Pendant la Révolution, l'église fut transformée en Temple de la Raison et la Fête de l'Être suprême y fut célébrée le 20 floréal an II. Un maître-autel neuf y fut installé en 1877.
Le clocher, élevé sur le flanc méridional, atteint 24 mètres. Le premier niveau conserve des baies étroites du XIIIe siècle, avec trois rangs de voussures et un larmier retombant sur des têtes sculptées. Le deuxième niveau, percé de petites arcades, correspond à une reprise du XVe siècle, tandis que le troisième étage, percé d'oculi, résulte de la réfection de 1774. La façade occidentale présente un portail flamboyant finement sculpté de motifs végétaux et animaliers, considéré comme l'un des mieux conservés de la région parisienne ; deux niches accueillaient autrefois les statues de saint Éloi et de saint Laurent. Au-dessus de l'entablement subsistent des vestiges d'un grand motif disparu, puis se trouvent une fenêtre à quatre verrières et un pignon flanqué de deux clochetons. À l'angle nord-ouest, une tourelle en poivrière pourrait avoir servi de lanterne des morts, ce qui s'explique par la présence ancienne d'un cimetière devant l'église. Au-dessus de la porte gauche, murée, une large niche a perdu sa statue, probablement celle de saint Martin ; la porte droite, en arc surbaissé, est surmontée d'une petite niche et donne accès à l'intérieur.
L'édifice comprend une nef de trois travées et un chœur de deux travées, à chevet plat sur lequel la sacristie a été plaquée au XVIIIe siècle. Les bas-côtés se prolongent jusqu'à l'extrémité du chœur, et il n'y a pas de transept. La nef, dépourvue de triforium et de fenêtres hautes, est peu éclairée par la baie de la façade, en partie masquée par la tribune d'orgue, par la fenêtre du chevet dont la partie basse est murée, et par les fenêtres des collatéraux. Dans les piliers et les voûtes d'ogives se lisent les parties conservées de la première moitié du XIIIe siècle, notamment des chapiteaux ornés de feuilles, ainsi que les reprises de la fin du XVe siècle visibles dans les nervures pénétrant les piliers et dans plusieurs niches.
Le mobilier comprend un maître-autel en pierre de Caen et des stalles du XIXe siècle, anciennement au prieuré du Val-Saint-Éloi, ainsi qu'un dais du banc d'œuvre et un confessionnal du XVIIIe siècle, le dais étant situé au revers de la façade à gauche et mitoyen d'un tableau Ecce homo très abîmé, daté du XVIIe ou du XIXe siècle. Un tableau du XVIIe siècle, classé aux monuments historiques, est placé au-dessus de la petite porte d'entrée ; il représente la Cène et aurait été peint vers 1630–1631 par Simon Vouet, qui travaillait alors à la décoration du château du marquis d'Effiat, dont la seigneurie englobait Longjumeau, et qui aurait offert l'œuvre en remerciement de soins reçus pendant une maladie. La composition présente onze disciples, Judas tenant la bourse, le jeune Jean « le disciple que Jésus aimait », une silhouette imposante et relativement disproportionnée à droite au second plan, et au premier plan une servante accroupie à la main un peu démesurée.