Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Maimbeville (Oise) est une paroissiale catholique édifiée en une seule campagne dans la première moitié du XVIe siècle, de style gothique flamboyant. Implantée au cœur du village, rue de l'Église, elle s'ouvre sur la petite place de Verdun, où se situent la mairie, le monument aux morts et l'ancienne croix de cimetière ; la façade septentrionale est alignée sur la rue, la façade occidentale est peu visible à cause des maisons en vis-à-vis et le côté sud est enclavé dans le jardin de la mairie. L'édifice suit un plan cruciforme avec une nef de trois travées flanquée de bas-côtés, un transept non débordant et une abside à pans coupés ; la première travée du bas-côté nord constitue la base du clocher et une cage d'escalier hors-œuvre l'accompagne au nord. À l'extérieur, le clocher trapu, la faible hauteur des murs des bas-côtés et des fenêtres sans remplage donnent l'aspect d'une modeste église rurale, tandis que le transept et l'abside paraissent plus élancés ; le clocher porte une courte flèche octogonale en charpente couverte d'ardoise et la toiture de la nef et des bas-côtés est en tuiles plates. La construction paraît avoir été menée d'un seul jet, avec cependant une brève interruption entre l'abside et le transept ; les piliers ondulés et la modénature correspondent aux premières décennies du XVIe siècle. Une nouvelle consécration a été célébrée par Jean des Pleurs le 22 avril 1522, alors que les voûtes n'étaient pas encore achevées. Les voûtes de la croisée du transept et de l'abside, lancées quelques années plus tard, sont à liernes et tiercerons et leurs clés pendantes montrent une influence de la Renaissance. La nef, aussi haute que le chœur et dotée d'un vaisseau central très large, présente de grandes arcades et des piliers ondulés ; l'étage des grandes arcades n'occupe qu'environ la moitié de la hauteur du vaisseau, ce qui accentue l'impression d'une nef d'une ampleur inhabituelle. Le voûtement de la nef n'a été réalisé qu'au XIXe siècle : après 1870 la nef a reçu des voûtes d'ogives en matériaux légers inspirées du modèle de Nointel, tandis que les bas-côtés ont conservé leurs plafonds plats provisoires. La base du clocher et la suite du mur gouttereau nord semblent avoir été élevées avant le reste de la nef, provoquant des irrégularités entre travées et ouvertures. Intérieurement, les arcades et les nervures se fondent directement dans les piliers sans chapiteaux, selon les principes du style flamboyant, et plusieurs profils de nervures et de piliers témoignent d'interventions successives et d'une reprise du chantier. Les remplages des baies orientales ont été mutilés ou bouchés, mais l'abside conserve une ordonnance soignée avec cinq grandes baies dont les sommets s'inscrivent sous les formerets. Le portail latéral nord, plus décoré, présente voussures, pinacles et éléments sculptés aujourd'hui partiellement abîmés, tandis que la façade occidentale reste sobre, avec deux portes séparées par un trumeau et un oculus mouluré. Classée monument historique par arrêté du 1er décembre 1950, l'église a été rattachée à la paroisse Saint-Thomas-More de Nointel entre 1996 et 2017 puis intégrée à la paroisse du Cœur du Christ de Clermont depuis le 1er janvier 2018. Le mobilier conserve plusieurs pièces remarquables : deux statues et l'ensemble des boiseries de l'abside et des trois retables ont été classés objets par des arrêtés du 5 novembre 1912, et les boiseries et retables ont été inscrits en 1991. Le groupe polychrome en chêne représentant la Charité de saint Martin, daté de la première moitié du XVIe siècle et mesurant 99 × 64 cm, a été restauré au début des années 1960 et exposé à Paris en 1961 ; la Vierge de douleur en chêne, dépourvue de polychromie, est classée depuis mars 1966. Un bâton de procession abritant une miniature de la Charité, en mauvais état, n'est pas classé ; d'autres statues en bois polychrome, vraisemblablement du XVIe siècle, représentent l'Éducation de la Vierge, saint Jean-Baptiste et un évêque bénissant, tandis que la statue de sainte Barbe est postérieure. La chaire à prêcher et le banc d'œuvre en chêne, de style baroque et datés du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, forment un ensemble remarquable par leur dorsal identique et leurs abat-voix sculptés ; un aigle-lutrin en chêne de style baroque appartient vraisemblablement à la même période. Le retable du maître-autel conserve un tableau mieux conservé que les autres et représente saint Martin voulant empêcher la décapitation de Priscillien. Dans l'ensemble, l'église Saint-Martin illustre l'architecture flamboyante de la reconstruction d'après la guerre de Cent Ans et porte les traces d'aménagements et de restaurations postérieurs qui rendent compte d'une histoire de chantier interrompu et repris.