Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin est l'une des plus anciennes églises et paroisses catholiques de Metz ; elle se situe au 25 rue des Huiliers, dans le quartier de Metz-Centre, son saint patron étant Martin de Tours, et son clocher sonne de 8h à 20h. Un premier sanctuaire, installé sur le flanc sud‑ouest de la ville gallo‑romaine de Divodurum, a donné son nom à la paroisse dite « in curtis » ; sa période de construction reste inconnue. L'édifice a connu plusieurs campagnes de construction et de transformation : à la fin du XIIe siècle il fut presque entièrement reconstruit, partiellement sur des murailles romaines du IIIe siècle dont subsistent des vestiges visibles de chaque côté du portail. L'église est citée en 1212 dans un acte de Frédéric II qui la place sous le patronage de l'hôpital Saint‑Nicolas. À la charnière des XVe et XVIe siècles, une nouvelle campagne a élevé le chœur, la première sacristie et le transept, et a doté Saint‑Martin de ses premiers vitraux. Au XIXe siècle, les verrières du chœur ont été remplacées par des compositions de Laurent‑Charles Maréchal. La tour du clocher, rasée en 1565 pour des raisons militaires lors de la construction de la citadelle, a fait l'objet d'un projet de reconstruction au XIXe siècle qui aboutit à une tour néo‑gothique inaugurée le 13 novembre 1887 ; le budget des travaux fut assumé par la paroisse, l'État et la ville de Metz. Cette reconstruction a modifié la symétrie du transept en supprimant le bras sud et en altérant l'impact visuel de l'ensemble. Des restaurations récentes, menées notamment en 2012 puis sous la direction de Christophe Bottineau, architecte en chef des Monuments historiques, se sont achevées en 2014 et ont porté sur le massif et la flèche du clocher, la base octogonale, la balustrade de la tourelle, les soubassements ainsi que sur les vitraux, les menuiseries, la charpente, la statuaire et l'horlogerie. Adam Philippe de Custine y a été baptisé, selon les registres paroissiaux. Le narthex, ensemble de travées basses prolongeant le porche, présente des chapiteaux d'allure primitive et des piliers massifs qui suggèrent une datation à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle et évoquent l'architecture romane ou carolingienne. La nef, remarquable par son élévation, est scandée par cinq rangées de colonnes qui mènent à la croisée du transept ; ses arcs aigus, la profusion d'ornements floraux et l'élancement des voûtes témoignent d'une influence champenoise. Les murs de la nef sont animés par un faux triforium et quatre piliers d'un seul jet délimitent l'avant‑chœur. Le chœur illustre l'art flamboyant du début du XVIe siècle par l'élégance de ses grandes verrières et la disposition symétrique des panneaux de l'abside ornés d'entrelacs géométriques ; les vitraux anciens du chœur ont été dispersés dans le transept et les chapelles latérales et remplacés en 1881 par dix tableaux de Laurent‑Charles Maréchal. Le corpus des vitraux comprend des verrières des XVe et XVIe siècles et de nombreuses interventions de XIXe et début XXe siècles : créations et restaurations de Laurent‑Charles Maréchal, de l'atelier Maréchal et Champigneulle, de Jean‑Pierre Thiria, de Michel Frédéric Thiria et de Jean Gaudin, plusieurs d'entre elles ayant été classées en 1930. Parmi les pièces remarquables figurent une verrière de 1506 représentant saint Pierre, saint Nicolas, saint Jean et saint Claude (déplacée et complétée au XIXe siècle, démontée en 1939 et remontée en 1949), des cycles sur la vie de saint Martin, une Annonciation offerte par Catherine de Gournay vers 1467, une Passion de la moitié du XVe siècle, ainsi que des scènes du couronnement de Charles VII et d'autres scènes hagiographiques ; deux verrières attribuées à l'atelier de Pierre d'Andlau, posées vers 1500, sont également classées. L'orgue de tribune, construit par Roman Benedikt Nollet en 1773 pour l'abbaye de Klausen et transféré à Saint‑Martin en 1803, a été transformé et agrandi au cours du XIXe siècle, restauré et réceptionné en 1895, électrifié en 1950, rendu muet vers 1990 puis relevé en 2004 ; il est classé à titre d'objet (1975) et sa partie instrumentale l'est également (1976). L'instrument comporte trois claviers, un pédalier et une composition étendue incluant des jeux de grand orgue, positif, récit et pédale, parmi lesquels figurent des jeux de bourdons, montres, gambes, flûtes, prestants, trompettes et bombarde. Les éléments mobiliers, les vitraux et l'orgue font l'objet de protections et l'édifice est documenté dans des inventaires et publications consacrés au patrimoine.