Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Montcornet, dans l'Aisne, appartient à la période de transition du roman au gothique et présente un plan en croix grecque, aussi large que long. Huit tourelles lui confèrent l'allure d'un château fort et son portail est décoré de belles sculptures gothiques ; la flèche qui la surmontait a été détruite en 1574. Certains auteurs supposent une origine templière et évoquent l'existence, autrefois, d'une autre église paroissiale aujourd'hui disparue. Une maquette exposée à l'intérieur restitue l'ensemble des tours, tourelles et échauguettes.
Avant la Révolution, le patronage de la cure de Montcornet appartenait au chapitre de Saint‑Laurent de Rozoy. Les gros décimateurs étaient, pour deux tiers, ce chapitre — à la condition de livrer quatre gerbes sur vingt‑sept au chapelain de la chapelle Sainte‑Marguerite — et, pour le tiers restant, le curé de la paroisse. En 1768, la cure était estimée à 525 livres et possédait des immeubles. Tous les biens de l'église et de ses chapelles furent vendus comme biens nationaux pendant la Révolution.
Le monument a été classé au titre des monuments historiques en 1911. Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreuses destructions et réquisitions eurent lieu : les 4 et 5 avril 1917, les tuyaux de l'orgue furent démontés, fondus et transformés en lingots, et les bancs furent retirés et sciés pour faire place aux blessés et prisonniers. Du 18 au 24 juin 1917, quatre cloches furent démontées, brisées par des prisonniers russes et envoyées en Allemagne pour y être fondues ; la cinquième resta en place jusqu'au 12 avril 1918, lorsqu'elle tomba sur le sol détrempé sans se briser ; elle fut alors conservée dans un bâtiment de la rue Neuve où les autorités allemandes entreposaient des métaux, puis remontée à la fin de la guerre par des prisonniers allemands. Les 6 et 7 septembre 1917, des militaires allemands enlevèrent les lustres, la grande couronne accrochée au plafond, les candélabres, les plats à quêter et les tuyaux de cuivre, et en octobre 1917 les autorités allemandes remplacèrent une cloche de l'église par une nouvelle en tôle.