Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin, ancien temple protestant, se situe au cœur de la ville-haute de Pons, en Charente-Maritime, et constitue la principale des deux églises paroissiales de la ville. Le protestantisme s'y affirme dans le dernier tiers du XVIe siècle et un premier lieu de culte est rapidement remplacé par un temple plus vaste achevé vers 1602-1603. Conçu selon la sobriété calviniste, ce grand temple formait une vaste salle quadrangulaire d'environ 23 mètres sur 19 et possédait une porte ornée des armes d'Henri IV. En 1629 le bâtiment est confisqué et destiné aux récollets qui l'aménagent en chapelle pour leur couvent; il deviendra, après des péripéties révolutionnaires et le concordat, l'église paroissiale Saint-Martin. L'édifice a été profondément remanié lors d'une campagne de travaux conduite entre 1829 et 1834 : la nef est allongée, un transept est ajouté et la partie orientale des élévations ainsi que l'ensemble des aménagements intérieurs datent de cette période. Un clocher de plan carré, d'inspiration italianisante et coiffé d'un dôme, est élevé sur l'un des croisillons lors de ces travaux; une cloche de 780 kg y est installée le 5 août 1840 pour remplacer celle de 1753. Les murs de la partie occidentale conservent des maçonneries du temple du XVIIe siècle, tandis que la partie orientale reflète l'intervention néo-classique et éclectique du XIXe siècle. La physionomie actuelle associe ainsi rigueur du XVIIe siècle, éléments néo-classiques — pilastres et frontons denticulés — et accents baroques pour le clocher. Le sanctuaire se compose d'une nef et d'une abside rectangulaires, divisées en trois vaisseaux ; le vaisseau central compte quatre travées pour la nef et deux pour l'abside, voûtées en anse de panier, tandis que les bas-côtés sont couverts de berceaux transversaux. Deux croisillons complètent la silhouette de l'édifice et l'ensemble présente des dimensions résultant des campagnes du XIXe siècle. L'intérieur conserve plusieurs retables, un maître-autel à baldaquin, une chaire monumentale et des vitraux modernes illustrant des épisodes de la vie de saint Martin. Une statue de saint Roch, commémorant une épidémie de peste en 1631, fut cachée lors de la Révolution et réintroduite dans l'église après le concordat. La paroisse Saint-Martin a des origines médiévales : une église romane dépendante de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur est attestée dès 1075, intégrait une crypte préromane et fut agrandie au XVe siècle avant d'être détruite et abandonnée aux XVIIIe et XIXe siècles. L'église actuelle occupe aussi le site de l'ancienne chapelle Saint-Nicolas et succède au sanctuaire médiéval disparu. L'édifice a été à nouveau consacré le 18 novembre 1834 et inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 26 octobre 1998.
