Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint‑Martin de Portet‑sur‑Garonne, dans la Haute‑Garonne, présente des éléments architecturaux et des décors datés du XIVe au XVIIIe siècle. L'édifice, en grande partie reconstruit au milieu du XVIe siècle après des détériorations liées à la guerre de Cent Ans, a été partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 1953. Le portail et le clocher‑mur remontent probablement au XIVe ou au début du XVe siècle. Le clocher‑mur, perpendiculaire à la façade, est constitué d'un mur à cloches à trois rangs d'arcs et porte cinq cloches ; à sa gauche ont été ajoutés des carillons. Il est vraisemblable que ce mur, aujourd'hui clocher, formait autrefois la façade d'une église primitive. Le porche reçoit des sculptures en pierre enchâssées dans une construction en briques plus récente ; ces éléments semblent provenir d'un autre édifice et avoir été rapportés sur place. De part et d'autre de la porte, une série de chapiteaux à rinceaux est séparée par des têtes sculptées. Une rosace a été placée sur la façade pour la décoration de Noël et une statue datée du XVIe siècle surmonte le portail. Parmi les objets classés au titre des monuments historiques figure une cloche en bronze datée de 1558, que l'on signale sauvée lors de la Révolution puis des guerres de l'Empire, lorsque les autorités cherchaient à fondre les cloches pour en faire des canons. Sont également classés le retable monumental de l'abside avec son tableau et ses deux statues, l'ensemble des retables de l'église, le maître‑autel et les autels secondaires latéraux, ainsi que les deux retables latéraux dédiés à la Vierge à l'Enfant et à sainte Anne. Les fonts baptismaux en plomb ornés de décors datent du XVIIe siècle ; un missel du XVe siècle, dont la reliure date du XVIIe, est conservé à la mairie ; le tabernacle du maître‑autel est daté du XVIIIe siècle. La statue de l'Assomption montre la Vierge debout sur la lune et le soleil, écrasant le démon ; la base porte le tétramorphe et des inscriptions sur chacune de ses faces. La voûte de la nef est peinte en bleu ciel et ornée de médaillons représentant des saints, ainsi que de motifs de feuilles et de fleurs traités en blanc et en doré. Les retables du chœur ont été sculptés par Pierre Affre en 1672 ; ils proviennent de l'église du couvent des Clarisses de Toulouse et ont été transférés à Portet‑sur‑Garonne pendant la Révolution. Le maître‑autel, en bois sculpté, est décoré d'un oiseau symbolisant l'Esprit‑Saint et est en usage liturgique depuis le concile Vatican II. Le tableau du retable monumental représente la mort de sainte Claire d'Assise : elle tient un ostensoir, entourée des sœurs clarisses et d'un frère franciscain, la Vierge étant figurée assistant aux derniers instants ; saint François et sainte Claire apparaissent chacun sur un flanc du tableau, une inscription latine se lit au‑dessus et la gloire du ciel couronne le sommet du retable. Lors de recherches, une fresque datée du XIIIe siècle a été retrouvée derrière le retable. Le maître‑autel associe marbres blanc, noir et rose ; le tabernacle à ailes combine marbres gris et rose et un décor en bois sculpté peint et doré. Dans la chapelle de prière sont disposées plusieurs statues et œuvres : saint Antoine de Padoue, le Sacré‑Cœur de Jésus, Notre‑Dame de Lourdes, un Christ en croix, saint Joseph, une Vierge à l'Enfant de style africain, un tableau portrait de saint Jean‑Paul II en prière et un ange pouvant représenter l'archange Gabriel. La galerie conserve notamment une statue de sainte Anne avec sa fille Marie lisant des psaumes et le tableau représentant la mort de sainte Claire d'Assise.