Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Prissac est située dans la commune de Prissac, en Brenne, dans le département de l'Indre (région Centre‑Val de Loire). Elle dépend de l'archidiocèse de Bourges, du doyenné du Val de Creuse et de la paroisse de Saint‑Benoît‑du‑Sault. L'édifice se compose de deux parties distinctes : un clocher‑porche à l'ouest et une seconde partie correspondant à l'extension occidentale. Les sources attribuent le clocher‑porche tantôt à la fin du XIIe siècle, tantôt au XIVe siècle, tandis que la seconde partie est datée du XVe siècle ; les documents divergent donc sur la chronologie exacte des phases de construction. Le porche comporte un premier portail à quatre colonnettes et à deux pieds droits, dotés de chapiteaux à crossettes et de bases à griffes, qui ouvre sur une salle carrée voûtée d'arêtes nervées ; un second portail analogue, peint, communique avec cette salle. La partie du XVe siècle comprend deux nefs semblables et un chevet plat percé de deux fenêtres à meneaux de style flamboyant. Les voûtes sont ornées de peintures représentant des feuillages traités sur fond jaune pâle, en ocre rouge et indigo, ponctués de petites fleurettes blanches. La chapelle seigneuriale présente une litre peinte en noir supportant des blasons ; sous cette bande se détachent plusieurs personnages et scènes, notamment sainte Catherine, saint Jacques, une représentation de la messe de saint Grégoire et une scène de chasse. D'autres peintures murales racontent la légende des « trois morts et des trois vifs » : lors d'une partie de chasse, trois jeunes nobles sont poursuivis par trois squelettes qui les avertissent de la vanité des richesses au moment de la mort. On ne connaît pas précisément les origines de l'église ; sa première mention documentaire date de 1648 et elle relevait alors d'un prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine de Saint‑Savin. Des travaux de restauration ont été conduits par l'architecte départemental Alfred Dauvergne en 1868‑1869, et l'architecte A. Triollet, de Saint‑Gaultier, a ajouté des corniches de style roman. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 8 décembre 1928.