Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin est l'église paroissiale située dans la ville haute de Saint-Valery-sur-Somme, à l'ouest du département de la Somme. La présence d'un lieu de culte y est attestée au XIIe siècle et la construction de l'édifice actuel remonte au XIIIe siècle. Elle subit des destructions pendant la Guerre de Cent Ans puis fut incendiée en 1475 sur ordre de Louis XI, lors des affrontements avec le duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Relevée à la fin du XVe siècle, l'église fut consacrée en 1500, la construction se poursuivant néanmoins jusqu'en 1559. Pendant la Révolution française, le bâtiment subit des dommages : mobilier vendu, tableaux et châsse brûlés, cloches fondues. En 1845, un bâtiment rectangulaire en brique fut ajouté pour donner accès au clocher.
L'édifice est bâti en pierre avec un damier de galets, caractéristique des constructions de la côte picarde. Il se compose de deux nefs jumelles séparées par de grandes arcades ; la chapelle des fonts baptismaux est l'un des vestiges de l'ancienne église. Le clocher, massif et épaulé par des contreforts, est surmonté d'une toiture pyramidale ajoutée en 1786. À l'extérieur comme à l'intérieur, l'église présente des autels, des vitraux dédiés à saint Pierre et à saint André, une statue en bois de la Vierge à l'Enfant et la chapelle Saint-Pierre, dite des marins.
Plusieurs éléments du mobilier et des œuvres d'art sont protégés en tant qu'objets classés : le maître-autel avec son tabernacle et son retable, un tableau représentant la Descente de Croix, des lambris, le chandelier pascal et le siège de l'officiant ; un tableau du XVIIe siècle représentant le martyre de saint Paul ; des statues de la Vierge et de saint Valéry et une statue de saint Martin attribuée au XVIIe siècle ; un buste-reliquaire en argent de saint Valéry, daté du XVIIe siècle et classé monument historique au titre d'objet le 25 mai 1907 ; ainsi que des maquettes de navires du XVIIe siècle. Les vitraux datent du XIXe siècle.
Un orgue est présent à la tribune depuis la première moitié du XVIe siècle ; il fut « ruiné » lors du sac de la ville par les troupes du capitaine protestant François de Cocqueville en 1568, seul le buffet subsistant. En 1601, l'instrument fut réparé par Isaac Huguet, facteur d'orgues de Noyon, avec l'aide du menuisier Louis Fruart d'Abbeville, qui modifia le buffet. En 1895, Narcisse Duputel, de Rouen, reconstruisit l'orgue pour y loger un récit expressif entre le mur du fond et le buffet du grand-orgue. L'instrument a été entièrement restauré en 2017 par les facteurs d'orgue Guillaume Besnier, Olivier Buis et Thomas Blandeau de Louveciennes ; il compte désormais 27 jeux et environ 1 200 tuyaux en étain, plomb et bois, dont certains datent du XVIIe siècle, le plus petit mesurant un centimètre et le plus grand près de trois mètres.
L'orgue de chœur provient de l'église Saint-Pierre de Mesnières-en-Bray : acquis par un particulier, il fut ensuite revendu aux Amis des Orgues de Saint-Martin et installé dans l'église.