Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L’église Saint‑Martin de Sare, dans les Pyrénées‑Atlantiques, occupe le centre du bourg, sur un mamelon, et forme avec la mairie et le fronton le triptyque traditionnel de la place du village. L’édifice, fortifié, est placé sur le chemin de Compostelle et la proximité de la maison Ospitalia indique l’existence d’une étape de pèlerinage. Une église est mentionnée pour la paroisse dès 1142 ; l’église actuelle a conservé quelques vestiges de cette période, notamment les fondations des murs porteurs. Elle a fait l’objet d’une reconstruction importante vers 1640, avec des travaux de surélévation et un contrat pour la construction du clocher en 1641. Le clocher carré fut exhaussé en 1765. Sous la Terreur, en 1793, l’édifice fut largement dévasté et le clocher partiellement incendié par la foudre ; une grande restauration eut lieu en 1805. Des peintures décoratives furent exécutées vers 1877-1880 et la décoration intérieure est classée par le ministère de la Culture depuis 1982. L’église est dédiée à saint Martin de Tours ; une dévotion à la Vierge s’y ajoute en 1837.
L’édifice est de plan rectangulaire : 36,75 m de longueur intérieure, 15,80 m de largeur et une nef haute de 12,75 m ; le clocher culmine à 30 m. Les murs de base atteignent 1,20 m d’épaisseur, témoignant de son caractère fortifié. Le clocher, placé à l’ouest au‑dessus d’un porche, s’élève au‑dessus d’une porte cloutée à vantaux de bois, encadrée par des voussures en plein cintre. La façade sud porte un cadran solaire daté de 1714.
L’intérieur se compose d’une unique nef bordée sur trois côtés par trois étages de galeries en « U » à balustres de bois tourné, ornées des motifs régionaux habituels, offrant près de 700 places assises. La voûte surbaissée en lattis de bois, repeinte vers 1877 dans des effets dits gothiques, couvre l’ensemble. Le mobilier, inventorié par le ministère de la Culture, comprend notamment cinq autels, cinq retables, une clôture de chœur, des lambris de revêtement, un escalier, des tableaux et des statues. Une plaque signale la tombe et la place traditionnelle des benoîtes, et une autre, apposée sur le mur du clocher au‑dessus de l’horloge, porte une inscription basque avertissant de la brièveté de la vie. L’orgue, œuvre de Gaston Maille, est en place depuis 1904 et a été restauré en 2014.