Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Sauvat (Cantal, Auvergne-Rhône-Alpes) est un édifice roman auvergnat dont l'existence est attestée dans la charte dite de Clovis (VIIIe ou début du IXe siècle). L'édifice actuel, daté du XIIe siècle, conserve du même siècle le choeur et le portail. La nef et les chapelles latérales ont une datation incertaine : certaines sources les situent aux XVe–XVIe siècles, tandis que d'autres évoquent une transformation au XVIIIe siècle ayant créé un transept. Le choeur comprend une abside semi-circulaire dont les ouvertures ont été élargies vers 1660, sans toucher la fenêtre axiale, vraisemblablement pour l'installation d'un retable (date portée sur une pierre au-dessus de la baie sud du chevet). Des décors peints datés du XVe siècle ornaient l'église et une fresque découverte en 1977, probablement du XVe siècle, représente le Christ en gloire entouré des quatre évangélistes et de leurs animaux-symboles. L'édifice a reçu une couverture en chaume au XVIIIe siècle puis, en 1730, le maître charpentier Léger Poignet refit la couverture en tuiles et posa une voûte en bois qui subsistait encore en 1912 ; une sacristie a été ajoutée en 1747. Au XIXe siècle le portail a été surmonté d'un mur-clocher à deux niveaux ; lors de la restauration de 1994 on a retrouvé dans le mur ouest une niche probablement liée à un ancien clocher, on a restitué une voûte en lambris sur la nef et on a rouvert la porte donnant sur l'ancien cimetière. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 23 décembre 1968.
La façade occidentale, en pierre de taille volcanique brune assemblée en grand appareil, est percée d'un porche en plein cintre et surmontée d'un clocher-mur en pierre grise à deux niveaux de baies ; le registre inférieur comporte deux baies campanaires et une corniche à modillons biseautés, le registre supérieur une unique baie. Le porche, bâti dans l'épaisseur du mur sans avant-corps, abrite deux niches et un portail à quatre voussures ; chacune des voussures est garnie d'un boudin et repose sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés dans une pierre plus tendre, aujourd'hui en partie abîmés. Un larmier orné d'une tresse protège l'entrée et le porche conserve une « tête hurlante » dite Salguebrou, motif apotropaïque fréquent en Haute-Auvergne. La structure et le décor du porche rappellent ceux d'autres porches romans de la région.
La nef, autrefois couverte par des lauzes, est flanquée de deux chapelles latérales formant transept; le chevet se compose d'une travée de choeur et d'une abside semi-circulaire, l'ensemble étant soutenu par de puissants contreforts. La corniche est portée par des modillons sculptés figurant divers motifs, dont un « mangeur de pain » et un modèle singulier en Auvergne montrant deux têtes opposées se tirant la langue. Parmi le mobilier et les œuvres conservés figurent une croix du XVIe siècle et une statue de la Vierge. Dans le cimetière se dresse une grande croix en pierre calcaire placée sur une ancienne cuve baptismale encore décorée de croix, fleurs, cercles et feuillages.