Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Sillegny, paroissiale de la commune située en Moselle, est surnommée la « petite Sixtine lorraine » ou la « Sixtine de la Seille » en raison de l'abondance de ses fresques couvrant l'intégralité de l'édifice. De style gothique, elle a été édifiée au XVe siècle et conserve une tour massive et fortifiée, plus ancienne, qui servait autrefois à protéger les habitants. À la charnière des XVe et XVIe siècles, une seconde campagne de travaux a permis d'élever le chœur, la première sacristie et le transept, et d'offrir à l'édifice sa première parure de vitraux. Au XIXe siècle, les verrières du chœur ont été remplacées par des compositions de Laurent-Charles Maréchal, élève messin de Delacroix, et la tour du clocher, rasée au XVIe siècle, a été reconstruite ; la même époque a vu l'amputation du bras sud du transept, qui a détruit sa symétrie. La richesse principale de l'église tient aux fresques qui couvrent une grande partie des murs intérieurs et représentent des scènes religieuses ainsi que des saints et saintes. Ces peintures anonymes sont datées du second quart du XVIe siècle, et la tradition rapporte qu'en 1540 un peintre italien ambulant, à la demande du curé, décora l'édifice de scènes tirées de l'Évangile et de la Bible. Diverses hypothèses subsistent quant à l'identité des artistes ; la réalisation est parfois attribuée à des peintres envoyés par les sœurs du cloître Sainte-Marie-aux-Nonnains de Metz. Dans le presbytère de la « Sixtine de la Seille » figure la représentation du saint patron des empereurs romains, Saint Césaire, diacre et martyr. Les fresques, considérées comme dépassées par certains, ont été recouvertes de badigeon vers la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, puis redécouvertes en 1845, donnant lieu à une première restauration conduite par l'artiste messin Malardot et qui a duré vingt ans. L'ensemble de l'église et de ses fresques fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 mai 1881 ; ce classement porte notamment sur le chœur, le plafond du chœur et plusieurs peintures murales, dont Saint Césaire et le Jugement dernier. En 1944, l'édifice a subi des bombardements américains qui ont détruit le clocher et détérioré la peinture du Jugement dernier ; sa restauration a commencé un an plus tard et s'est achevée en 1963. Des travaux de conservation et de restauration ont été menés de 2002 à 2004 pour lutter contre l'usure du temps.