Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin, à Survilliers (Val-d'Oise), est une église paroissiale catholique. Elle a été édifiée en deux campagnes principales, l'une à la fin du XVe siècle (débutée en 1483) et l'autre au cours du XVIe siècle, achevée vers 1554. Une inscription derrière l'autel mentionne la dédicace à saint Martin en 1493, et la date d'achèvement figure sur une clé de voûte. L'édifice appartient au gothique flamboyant avec des influences du début de la Renaissance et privilégie la solidité et l'harmonie plutôt que la recherche ornementale. Aucun élément en élévation de l'ancienne église n'a été conservé. Le plan est simple : trois vaisseaux de six travées et une abside à pans coupés, le vaisseau central étant plus élevé que les bas-côtés. Le clocher, implanté sur la première travée du bas-côté sud, se distingue par quatre échauguettes autour de sa flèche. À l'extérieur, on remarque des contreforts flamboyants au sud et un portail occidental mêlant décor gothique et motifs renaissants. L'église a été classée monument historique le 27 juillet 1945 et restaurée dans son intégralité entre 1976 et 2007 ; elle est aujourd'hui en bon état et accueille des messes un dimanche sur deux à 11 h. Sous l'Ancien Régime, la paroisse dépendait du diocèse de Senlis ; après la Révolution elle fut intégrée au département de Seine-et-Oise puis, depuis 1966, au diocèse de Pontoise. Les sources anciennes restent fragmentaires : Édouard du Chesne a rassemblé les archives antérieures à la Révolution en 1966 mais n'a pas retrouvé d'acte précisant la fondation de l'église. Une inscription gothique dans la base du clocher évoque l'année 1354 et une fondation, mais son interprétation est incertaine et ne permet pas de confirmer une construction datée de cette année. Les études récentes citent un début de chantier en 1483 et une fin datée par la clé de voûte en 1554, et la chronologie des travaux traduit une interruption suivie d'une reprise qui explique la coexistence d'éléments flamboyants et renaissants. Au cours du XIXe siècle la charpente et le beffroi ont été remplacés, des vitraux signés Ména ont été posés en 1864 et le portail occidental a été remanié en 1884 par l'architecte diocésain François Boulogne. En 1944, une explosion à proximité détruisit des vitraux du bas-côté nord et de l'abside, tandis que les verrières du bas-côté sud furent préservées. Les restaurations menées de la fin du XXe siècle ont notamment concerné le bas-côté sud (1976), le bas-côté nord (1980) et la façade occidentale (à partir de 1992), puis un vaste programme jusqu'en 2007 à l'occasion du cinquième centenaire. L'église illustre en milieu rural un courant du gothique flamboyant qui mise sur la cohérence et la durabilité des formes ; elle peut être rapprochée de quelques églises voisines partageant la même sobriété stylistique. Aujourd'hui la paroisse fait partie du groupement Fosses–Survilliers–Vémars–Saint-Witz.