Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Vallangoujard est implantée sur un éperon rocheux au centre du village, dominant la vallée du Sausseron au carrefour des routes départementales 927 et 64. Le chœur conserve des chapiteaux de la seconde moitié du XIIe siècle, mais l'essentiel de l'édifice, y compris le portail occidental, date du XIIIe siècle ; le bas-côté sud a été reconstruit au XVIIIe siècle. L'ensemble se compose d'une nef de deux travées, de la base du clocher assimilée à la nef, et d'un chœur carré à chevet plat ; le bas-côté sud et la sacristie sont prolongements plus récents et exclus du classement. À l'extérieur, le portail gothique du XIIIe siècle, encadré par contreforts, présente des colonnettes, des archivoltes et des chapiteaux de feuillage ; la porte en bois à double vantail porte des panneaux ornés et les initiales S et M. L'élévation nord de la nef reste proche de son état primitif avec des contreforts à ressauts et des oculi servant de fenêtres hautes, tandis que l'élévation méridionale et le chevet montrent des reprises et des baies attribuables aux campagnes du XVIIIe siècle. Le clocher, réduit à son étage intermédiaire ou inachevé, est épaulé par des contreforts et n'offre guère d'ouvertures destinées aux cloches ; il est coiffé d'un toit en bâtière perpendiculaire à l'axe de l'édifice. À l'intérieur, le vaisseau central est voûté d'ogives dès l'origine ; les grandes arcades moulurées retombent sur des colonnettes à chapiteaux dont la sculpture est d'un bon niveau. La composition des supports est volontairement dense : faisceaux de colonnettes, piliers cantonnés et nombreux fagots de petits fûts pour formerets et ogives donnent une impression légèrement trapue mais bien structurée. Les clés de voûte portent des couronnes de feuillage et des traces de décor peint subsistent sur les voûtains, évoquant un faux-appareil et des frises de rinceaux caractéristiques du Vexin français. Le chœur, plus sobre et partiellement recouvert de peintures murales modernes, présente à son entrée deux doubleaux contigus appartenant à campagnes différentes et des chapiteaux remarquables sculptés de palmettes, certains proches du style roman. L'analyse des grandes arcades, ouvertes au nord et au sud, laisse envisager que des bas-côtés furent initialement prévus mais éventuellement différés ou laissés inachevés au XIIIe siècle pour des raisons économiques ; le bas-côté aujourd'hui présent ne date que du XVIIIe siècle. Pour compenser l'absence ou le retard de ces voûtements, des contreforts ordinaires ont été mis en œuvre, expliquant leur présence tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et l'aspect inabouti de certaines élévations. L'église a été classée monument historique par arrêté du 2 avril 1915, à l'exception du bas-côté sud et de la sacristie. Le mobilier comporte plusieurs éléments protégés, d'autres inscrits ou non classés ; certains proviennent de l'église de Mézières et ont été restaurés ou remis en réserve, voire exposés au musée du Vexin français. Sont notamment signalés des fonts baptismaux et une cuve du XIVe siècle, une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle restaurée, une statue de saint Antoine, ainsi que des cloches nommées « Nicole » et « Martine » datées respectivement de 1584 et 1611, aux côtés d'autres sculptures, bâtons de procession, bancs et boiseries de diverses époques. L'accès à l'église se fait depuis le parking à l'angle de la rue de Pontoise et de la rue de Marines ou par un chemin rural, et un parvis se situe devant l'élévation méridionale.
