Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint‑Martin de Vigneux‑Hocquet (Aisne) est composée de trois parties distinctes : un donjon en pierre de plan carré à deux niveaux, une nef et un chœur. Le donjon conserve les restes d'une échauguette et des meurtrières à l'étage supérieur, qui est le seul niveau véritablement fortifié. Le chœur, daté de 1537 et organisé sur deux niveaux, est doté d'une tourelle percée de meurtrières donnant accès à la salle de refuge de l'étage supérieur ; cette tourelle est pourvue de deux échauguettes et de quatre meurtrières. La nef est plus récente mais sa datation varie selon les sources : elle est parfois attribuée à une reconstruction probable au XVIIe siècle et parfois placée au XIXe siècle. L'ensemble apparaît peu homogène, mais le chœur a probablement servi de modèle à ceux de Renneval et de Morgny. L'église s'inscrit dans le réseau des forts‑églises de la vallée de la Serre, développé et généralisé dans la région aux XVIe et XVIIe siècles. La tradition locale évoque un tunnel creusé sous le village qui aurait permis aux habitants assiégés de gagner les prés de l'autre côté du bois du Val‑Saint‑Pierre, à proximité de bâtiments ecclésiastiques. Une association, Les Amis de l'Église fortifiée, participe activement à la restauration du monument. Le donjon, en calcaire, est soutenu par huit contreforts ; au sommet se trouve la salle de refuge, accessible par un passage situé au‑dessus de la nef et pourvue de deux meurtrières. Le chevet fortifié présente une meurtrière à hauteur d'homme et une bretèche sommitale destinée à la défense, qui servait aussi de latrines. À l'intérieur, la nef, flanquée de deux bas‑côtés, est datée du XIXe siècle, et l'édifice abrite notamment un chœur, une statue de saint Martin et un orgue. Avant la Révolution, le patronage de la cure de Saint‑Martin appartenait au chapitre de Rozoy (2/9), le curé percevant 3/9 et le prieur de Sainte‑Léocade 4/9 ; dix arpents de terre à la solle et vingt verges de pré étaient attachés à la cure, dont les revenus annuels s'élevaient, selon une déclaration du 25 septembre 1728, à 371 livres. Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987.