Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin, située à Vitrac dans le département de la Dordogne, dépendait d'un prieuré augustinien rattaché à l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly. L'édifice, inscrit au titre des monuments historiques en 1925, présente des phases de construction allant de la fin de l'époque romane au XVe siècle. Son plan comprend une nef de deux travées flanquée de deux chapelles formant un transept et un chœur barlong. L'origine semble remonter à la fin de l'époque romane : la première travée, voûtée d'arête et décorée de billettes, comporte des murs épais qui supportent le clocher. Le clocher est accessible par un petit escalier au plan carré et a été remanié au XVIIe siècle ; il est percé, sur chaque face, de deux baies en plein cintre. La seconde travée, barlongue, a été revoûtée d'ogives modernes retombant sur des colonnes, et le doubleau à rouleau qui la sépare de la première est brisé et très épais. Une porte au nord donne accès à l'escalier menant aux étages du clocher. Les deux chapelles latérales, construites au XVe siècle, sont voûtées d'ogives ; celle du nord est décorée de peintures murales derrière l'autel et conserve des blasons et une litre funéraire, tandis que la chapelle sud retombe sur des colonnettes. Le portail occidental, refait au XIIIe siècle, s'ouvre sous une baie en plein cintre ; il est encadré par un arc brisé mouluré d'un tore entre deux contreforts plats et orné d'un tympan où deux lions épaulent une sculpture très fruste. La voussure du portail retombe sur des colonnes aux chapiteaux sculptés d'oiseaux et sur une archivolte brisée appuyée sur un bandeau de billettes ; un enfeu a été aménagé dans un mur accolé au portail, côté sud. Le chœur barlong, attribué au XIIe siècle, est voûté en berceau ; ses murs goutterots sont percés de baies rectangulaires et le chevet plat, qui comportait une meurtrière aujourd'hui bouchée, est surélevé. Au-dessus du chœur se dresse un second clocher à baies rectangulaires sur chaque face ; cet exhaussement, comme l'élévation du chevet, traduit une préoccupation défensive.