Origine et histoire
La chapelle romane Saint‑Martin‑la‑Vallée se situe à Semur‑en‑Brionnais, en Saône‑et‑Loire. Elle fut église paroissiale jusqu'en 1274, puis devint chapelle subordonnée à l'église Saint‑Hilaire lors de la création du chapitre de Semur‑en‑Brionnais. Elle fait partie des églises romanes du Brionnais, placées sous l'influence de Cluny. Le hameau de Saint‑Martin‑la‑Vallée se trouve entre le centre historique de Semur‑en‑Brionnais et le bourg de Marcigny, sur un promontoire d'où l'on découvre notamment le château‑fort Saint‑Hugues et l'église Saint‑Hilaire. Outre la chapelle, le hameau comprend le château de la Vallée, qui n'est pas ouvert au public. La paroisse de Saint‑Martin‑la‑Vallée remonte probablement au Xe siècle ; sous la Révolution elle devint commune, qu'elle resta jusqu'à sa fusion avec Semur‑en‑Brionnais en 1825. Le vocable rappelle la popularité de saint Martin de Tours en Bourgogne, où 192 paroisses lui sont dédiées dans les quatre départements régionaux. L'édifice a été bâti entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle et appartenait au baron de Semur. Des modifications aux XVIe et XVIIe siècles ont porté sur les peintures murales et sur l'entrée principale, qui passa d'une porte en plein cintre à une porte rectangulaire. La paroisse comprenait plusieurs hameaux — Rochefort, La Fay, les Cours, Vernay, La Cray — ainsi qu'un moulin sur le ruisseau Grozélier (Merdasson) et une fontaine aux eaux légèrement purgatives. L'église est protégée par inscription au titre des monuments historiques par l'arrêté du 29 mars 1971. À l'extérieur, le clocher présente une implantation inhabituelle, perché au sud du chœur plutôt que sur la croisée, disposition que l'on retrouve dans deux églises proches, à Saint‑Maurice‑les‑Châteauneuf et Saint‑Martin‑du‑Lac. Une absidiole a été ajoutée à l'est du clocher, lui‑même composé d'un soubassement ajouré, d'un étage percé de baies et d'une flèche à quatre pans recouverte d'ardoises. Selon Mme Schneiter, citant M. Oursel, le clocher pourrait avoir été construit après l'église et la petite pièce attenante transformée en chapelle des seigneurs de Semur. L'intérieur comporte une nef unique à charpente apparente ; la nef s'ouvre sur le chœur par un arc en plein cintre et l'abside est semi‑circulaire en cul‑de‑four. Des restaurations menées de 1999 à 2014 ont fait réapparaître des peintures murales monumentales dans le chœur, dont un Christ en gloire entouré du tétramorphe dans le cul‑de‑four de l'abside. Ces peintures appartiennent à deux campagnes distinctes, l'une romane aux XIIe–XIIIe siècles et l'autre de la Renaissance au XVIe siècle.