Origine et histoire de l'Église Saint-Maurice
L'église Saint-Maurice, située dans le centre-ville de Besançon (Doubs, Franche‑Comté), est dédiée à saint Maurice et sa fondation est attestée dès le VIe siècle. Plusieurs édifices se sont succédé à cet emplacement : l'édifice fut reconstruit par saint Nicet entre la fin du VIe et le début du VIIe siècle, puis à nouveau aux VIIIe et Xe siècles. Entre 1552 et 1555, une importante restauration du chœur et des chapelles latérales fut menée sous l'impulsion de Nicole Bonvalot et de Nicolas Lulier ; cette église médiévale fut détruite au siècle suivant pour laisser place à l'édifice actuel, de style jésuite, datant du début du XVIIIe siècle. L'ancien bâtiment était moins long et moins large que l'actuel et son clocher se trouvait au‑dessus de la sacristie, contrairement au clocher moderne placé à l'arrière du chœur. Des réparations du chœur eurent lieu en 1684, puis des travaux sont attestés entre 1693 et 1704 ; l'archevêque interdit ensuite l'usage cultuel, le chœur fut détruit et la première pierre de la nouvelle construction fut posée le 17 octobre. En 1707, le nouveau clocher fut achevé et les trois nefs avancées jusqu'au niveau de la troisième arcade ; les derniers travaux importants et la démolition des vestiges de l'ancienne église s'achevèrent au printemps 1712. L'édifice fut terminé et béni le 2 décembre 1714, la façade étant achevée en 1723. Lors de la Révolution, l'église fut désaffectée et son mobilier vendu aux enchères : en 1794 le contenu retiré fut exposé dans la cour des Carmes puis vendu, l'édifice fut cédé en 1798 à C. P. Mourey qui le revendit en 1802 à sept acquéreurs, dont deux prêtres. Paroisse depuis la fin du XIIIe siècle, Saint‑Maurice faisait partie des huit paroisses intra muros de Besançon et, au XVIe siècle, avait le statut de « grande paroisse » ; malgré le faible étendue de son territoire elle était alors considérée comme la plus prestigieuse de la ville, comptant cinq prêtres en 1518 et étant parfois fréquentée par la famille Granvelle, notamment Nicolas Perrenot de Granvelle. La paroisse fut supprimée en 1791. Parmi les événements notables, une croix présentée comme provenant de Porrentruy était exposée à l'entrée le jour du Dimanche des Rameaux au XVIIe siècle dans le cadre de la Contre‑Réforme. L'église Saint‑Maurice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 janvier 1938.
