Origine et histoire de l'Église Saint-Maurice
L'église Saint-Maurice de Cheminot, en Moselle, est une église catholique classée monument historique en 1888. L'édifice date du XIIIe siècle : seuls le chœur et le transept sont d'origine, la nef ayant été reconstruite en 1856. Elle existe vraisemblablement depuis le VIIe ou le VIIIe siècle et possédait alors un chancel dont le style rappelait celui de l'église Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz. À compter du 3e des ides de mars 783, l'église est placée sous l'autorité de l'abbaye de Saint-Arnould de Metz, donation faite par Hildegarde et confirmée par Charlemagne le 1er des calendes de mai de la même année. La première mention explicite de Saint-Maurice de Cheminot figure dans une bulle d'Innocent II en 1139. Un nouvel édifice est bâti entre 1208 et 1229 sous l'égide de l'abbé Richer, supérieur de l'abbaye de Saint-Arnould. Les pierres de l'ancienne église et de son chancel sont réutilisées pour la maçonnerie et les piliers de la nouvelle construction. Pour la durée des travaux, les reliques de Saint-Redemptius, qui se trouvaient derrière l'autel, sont mises en sûreté à l'abbaye de Metz, tandis que d'autres reliques, égarées par un sacristain, ne regagnent jamais l'église. L'édifice est ravagé à plusieurs reprises au cours des siècles : en 1308 par les troupes de Renaud de Bar, en 1404 lors de l'incendie du village provoqué par Philippe de Norroy pendant la guerre que menait Philippe de Nassau-Sarrebrück contre Metz, en 1443 par les écorcheurs qui brûlent la nef, et le 13 septembre 1444 lorsqu'il est pillé par les Français assiégeant Metz. Il est ensuite endommagé par des bombardements pendant la guerre de 1914-1918 en raison de la proximité du front, puis de nouveau gravement touché en 1944 lorsque Cheminot reste pendant deux mois sur la ligne de front et subit des bombardements américains. À chaque reprise, l'église est reconstruite, et la dernière restauration, menée en 1950-1951, la rétablit dans son état antérieur.