Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint‑Médard de Chalo‑Saint‑Mars, dans l'Essonne, est l'unique vestige d'un prieuré attesté jusqu'à la Révolution. Elle est une église paroissiale catholique consacrée à saint Médard. Les parties les plus anciennes, le chœur et la souche de la tour‑clocher qui flanque la nef au nord, datent de la seconde moitié du XIIe siècle. La nef, à trois vaisseaux, fut presque entièrement reconstruite après la guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, et le chœur fut revoûté à la même époque. Un culot dans la nef porte la date de 1547 et la clef de voûte de la deuxième travée du collatéral droit est datée de 1758. La nef est précédée de deux porches, l'un gothique, l'autre Renaissance. En 1149, Gozlin (ou Gosselin), évêque de Chartres, érigea l'église en prieuré au bénéfice de l'abbaye de Josaphat. À partir du XIVe siècle le territoire de Chalo se morcellera en de nombreux petits fiefs, dont La Fosse, Boinville, Guerville, Les Carneaux, Obterre, Chérel, Longuetoise et Le Tronchet. Vers la fin du XIe siècle, le régisseur de Chalo, Eudes, reçut du roi Philippe Ier un privilège transmissible à ses descendants ; ce texte fut trafiqué ultérieurement et interprété comme une franchise d'impôts pour les héritiers, tant masculins que féminins. Après la Révolution la paroisse de Saint‑Hilaire resta rattachée à Chalo. Les vitraux, réalisés par le maître‑verrier chartrain Lorin, datent de 1895. L'église abrite trois cloches : "Antoine Cécile", fondue en 1891 en Lorraine par Robert Jules et donnée par Henri Daniel Massé de Combles ; "Louise Marie" (1672), provenant d'une autre paroisse et attribuée à Chalo en 1793 pour l'horloge civile ; et "Louise" (1658), ramenée de l'église désaffectée de Saint‑Hilaire, qui porte une inscription mentionnant Louis de Latteignant et Marguerite Élisabeth de Marescot, prieure de Saint‑Hilaire. Le reste du mobilier religieux est principalement du XIXe siècle, notamment les stalles sculptées du chœur (1867). L'édifice fit l'objet de remaniements successifs jusqu'au XIXe siècle et est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 6 mars 1926. En terrasses au‑dessus de l'église se trouve un cimetière d'une centaine de sépultures, partagé avec la commune voisine de Saint‑Hilaire ; le professeur Jérôme Lejeune y est enterré et l'église conserve des témoignages de la visite de Jean‑Paul II qui, en août 1997, vint se recueillir sur sa tombe. Le seigneur Jacques‑Philippe de Prunelé y épousa Marie de Savoie le 14 février 1695.