Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint-Médard, située à Geloux dans le département des Landes, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 30 juillet 1968. L'édifice présente une nef de deux travées voûtées en berceau flanquée de deux bas-côtés qui s'ouvrent sur la nef par de grandes baies en plein cintre; le chœur est voûté en cul-de-four. Les chapiteaux des colonnes sont sculptés de scènes évoquant des chrétiens livrés aux fauves et leurs abaques, ornées de figures humaines, animales et de rinceaux, se prolongent sur les piles jusqu'au cordon de billettes. Extérieurement, l'église a le caractère d'un édifice fortifié : un clocher carré est pourvu d'une tourelle d'escalier ronde et la partie ancienne du clocher est percée de trois étages de meurtrières ; le chevet semi-circulaire, de la même hauteur que le clocher, était également fortifié. Une porte en bois sculpté à panneaux du XVIIe siècle donne accès à la nef sous un avant-porche.
L'église primitive de Saint-Médard de Geloux a été donnée à l'abbaye de Saint-Sever par Arnaud-Seguin de Stag, dont le fils Raimond devint moine ; c'est vraisemblablement autour de cette époque que commencèrent les travaux de l'édifice actuel. À l'origine, celui-ci ne comprenait qu'un chevet voûté et une nef charpentée; de cette phase subsistent notamment un large contrefort extérieur orné de deux chapiteaux et, à l'intérieur, un arc d'entrée également soutenu par deux chapiteaux. À partir du XIIIe siècle, les conflits opposant le roi de France au roi d'Angleterre conduisirent à la fortification de l'église, avec la construction d'une tour carrée et d'une tourelle d'escalier contre une nouvelle façade occidentale, puis, au XIVe siècle, l'édification d'une seconde tour au-dessus du chevet. Après les troubles de la guerre de Cent Ans, une chapelle sud couverte d'une voûte d'ogives fut ouverte sur le flanc sud de la nef et décorée de peintures murales dédiées au Christ et à la Vierge. Au XIXe siècle, l'accroissement démographique entraîna l'aménagement de collatéraux de part et d'autre de la nef.
Le mobilier de l'église, entièrement restauré, est d'une richesse remarquable. L'autel, le tabernacle et le retable du chœur sont en bois doré et polychrome ; le tabernacle présente un ensemble de statuettes et de bas-reliefs, et le retable, structuré en trois volets par des colonnettes et pilastres, porte au centre un tableau de la Crucifixion surmonté d'un angelot entouré de nuages, les volets latéraux encadrant les statues de saint Médard et de saint Georges. Dans la chapelle nord, le retable de la Vierge présente une Assomption peinte d'après Nicolas Poussin par Louis Anselme Longa, encadrée par les statues de Joachim et Anne. La clôture des fonts baptismaux, restaurée, a révélé une polychromie naïve d'origine et un bas-relief représentant le baptême de Jésus par Jean‑Baptiste. Le mobilier comprend encore une sculpture de Dieu le Père, trois vitraux des XIXe et XXe siècles, et une porte d'entrée remarquablement travaillée par des ébénistes montois des XVIIe et XVIIIe siècles, ornée de deux bas-reliefs représentant les saints patrons et de décors tels que rinceaux, rosaces et têtes de lions.
Les peintures murales, appliquées au début du XVIe siècle sur l'ensemble des voûtes et dans la chapelle méridionale, avaient été recouvertes par des enduits et des badigeons ; leur dégagement en 2003 a mis au jour un ensemble cohérent, sans doute incomplet, mais riche de sens symbolique et mystique. Sur le mur est, le Christ en gloire, vénéré par deux anges agenouillés, domine la composition ; à la base, les douze apôtres sont représentés dans autant d'arcades, et entre ces registres l'Annonciation et la Crucifixion encadrent une niche peinte destinée à la statue de la Vierge. Les quatre évangélistes figurent sur la voûte dans des médaillons avec leurs attributs, et sur l'arcade nord le thème des Cinq-Plaies évoque les souffrances de la Passion.