Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint-Médard de Saint-Mard (Aisne) est un édifice d'origine médiévale, bâti au milieu du XIIIe siècle. Sa composition est régulière : une nef accompagnée de bas-côtés, aujourd'hui couverts par un même toit à longs pans, une croisée de transept surmontée d'un clocher massif et peu élevé à toit à deux pans, et une profonde abside semi-circulaire. Les bas-côtés conservent des bancs de pierre. Le chœur et l'abside reposent sur quatre piliers carrés flanqués de colonnes et de colonnettes engagées, remarquables par leur silhouette et la sculpture de leurs chapiteaux. Le mobilier comprend notamment les fonts baptismaux et les sculptures du tympan datant du XIIIe siècle, un tombeau dédié au médecin Léon Rostan et à Valentine Armand d'Ablancourt, la pierre tombale de Renault de Mailly, curé décédé en 1677 et insérée dans le mur du transept gauche, un maître-autel simple dessiné par Robert Chaleil en collaboration avec Lucien Sallez et orné en 1931 d'un décor peint et d'une mosaïque de style Art déco, ainsi qu'une Vierge en bois polychrome du XVIe siècle. Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait du diocèse de Soissons, archidiaconé de la Chrétienté et doyenné de Vailly ; le prieur de Viel-Arcy, décimateur pour un sixième, nommait le curé qui percevait les cinq sixièmes de la dîme paroissiale. À la fin du XIXe siècle, Mademoiselle Rostan versa d'importantes sommes pour la restauration du monument abîmé par le temps. L'édifice fut très endommagé lors du retrait des troupes allemandes à la fin de l'été 1918, notamment au niveau des voûtes et des couvertures ; il fit l'objet de travaux menés par l'architecte des Monuments historiques Lucien Sallez de 1921 à 1925 puis de 1930 à 1932, tandis qu'Émile Brunet et Jean Trouvelot intervenaient sur la maçonnerie et la couverture du transept en 1927. Robert Chaleil, architecte de la coopérative diocésaine de reconstruction des églises, conduisit le chantier sur place et l'église fut de nouveau bénite le 23 octobre 1932. Classé au titre des monuments historiques en 1920, l'édifice subit de nouveaux dégâts pendant les combats de mai et juin 1940 : une torpille détruisit les voûtes de la première travée de la nef et du bas-côté et endommagea la façade occidentale. Les restaurations furent dirigées par Jules Kaehrling en 1942, puis par Jean Trouvelot de 1945 à 1948.