Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint-Médard de Saint-Médard‑en‑Jalles (Gironde) est une église de plan dissymétrique possédant deux nefs contiguës séparées par cinq arcades reposant sur six colonnes. L'occupation religieuse du site remonte au moins aux VIe‑VIIe siècles, comme l'attestent des sépultures mérovingiennes mises au jour en 1973 et 1987. La paroisse était, au XVIe siècle, le centre de l'archiprêtré de Moulis. L'édifice roman daterait des XIe‑XIIe siècles : l'abside principale, l'absidiole sud et la travée voisine ainsi que le porche sud présentent des caractères anciens, tandis que le reste de l'église a fait l'objet de restaurations importantes au XIXe siècle. L'absidiole sud et la travée sous le clocher ont été inscrites au titre des monuments historiques en 1925. L'abside est voûtée en cul‑de‑four ; la travée qui précède l'absidiole sud est couverte d'une voûte d'ogives dont les nervures retombent sur des consoles sculptées, et c'est au‑dessus de cette travée que s'élève le clocher. Le clocher est de plan carré, flanqué d'un contrefort, et son escalier hélicoïdal est logé dans une tour fine extérieure ; il est daté du XIVe siècle. L'église comporte deux cloches de bronze datées de 1872 ; une cloche plus ancienne, coulée en 1605 et parrainée par Jean Joseph Destignols et Jehanne Bernier, s'est fendue le jour de la Pentecôte en 1871. Les deux nefs ne sont pas voûtées en raison de la proximité d'une poudrerie. L'entrée principale, située au sud, est un portail néoroman du Second Empire formé d'arcs en plein cintre reposant sur huit colonnes à chapiteaux sculptés, surmontés d'un fronton triangulaire porté par des corbeaux figurant les douze signes du zodiaque ; ce portail résulte de la construction, au XIXe siècle, d'une dernière travée qui a entraîné la suppression du portail roman ouest d'origine. Le chœur présente des côtés en cinq pans surmontés d'une voûte en quart de sphère, et ses vitraux illustrent les quatre évangélistes. La chapelle Saint‑Jean‑Baptiste, à l'abside sud, fait fonction de sacristie et reçoit le tabernacle ; elle possède une voûte gothique sur croisée d'ogives et un vitrail. À l'ouest des nefs, les vitraux représentent notamment le baptême du Christ, sainte Thérèse d'Ávila, saint Médard et sainte Cécile, tandis que le fond de l'église montre Jésus calmant la tempête, sainte Jeanne d'Arc et saint Martin. L'édifice comporte encore une chapelle de la Vierge et, au nord, la chapelle Saint‑Yves, datée du XVIIe siècle. Les éléments liturgiques récents — autel, ambon et tabernacle — datent des années 1990 et sont décorés de bas‑reliefs en terre cuite réalisés par des enfants et représentant des scènes bibliques. L'ancien cimetière se trouvait entre l'église et la grand‑rue, alors plus étroite.
