Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint-Médard, ancienne collégiale de Saugues (Haute-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes), est protégée au titre des monuments historiques : classée en 1840 et inscrite en 1971. L'édifice se compose de trois parties distinctes : un clocher-porche implanté au sud du chœur dont la partie basse est romane et dont la partie haute a été consolidée et remaniée vers 1920 ; une nef et un chœur présentant, du côté sud, des vestiges de l'ordonnance romane primitive ; et un côté nord avec le chevet où se mêlent voûtement ogival et éléments d'architecture classique. Les profils des ogives et des doubleaux pourraient appartenir au XVe siècle, tandis que l'ensemble actuel paraît résulter d'une reconstruction du XVIIe siècle. La façade occidentale et la première travée de la nef ont été édifiées au XIXe siècle, la façade étant réalisée en style néo-gothique. L'église primitive, plus petite et orientée ouest-est, possédait un porche au sud ; les maçonneries de la salle du trésor datent de cette époque et cette salle pourrait avoir constitué la première entrée. Au revers de la façade sud se trouvent deux chapiteaux, dont l'un porte une figure humaine, et plusieurs piliers et chapiteaux intérieurs remontent également à la période romane. À la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, l'édifice fut agrandi : le porche actuel, avec ses larges ébrasements, et le mur sud de la nef, doté de colonnes coiffées de chapiteaux à crosse, datent de cette phase. Aux XVe et XVIe siècles, le chœur et la nef furent réédifiés dans un style flamboyant, avec des arcades brisées s'inscrivant directement dans les maçonneries. L'effondrement d'une partie de l'édifice au XVIIe siècle entraîna la reconstruction du mur nord, de la voûte et d'une partie du chœur. En 1873, la nef fut prolongée d'une travée vers l'ouest et couronnée d'une façade en pierre de Volvic ornée de deux statues : saint Roch à gauche et saint Médard à droite. La voûte du chœur s'est effondrée en 1968 et a été reconstruite dans son état actuel. L'église abrite un autel avec gisant dédié à saint Bénilde, frère des écoles chrétiennes qui passa les vingt dernières années de sa vie à Saugues et fut canonisé en 1967. Au chevet, deux vitraux du XIXe siècle, réalisés par le peintre verrier Charles Borie, sont consacrés à la vie et au martyre de saint Noël Chabanel ; celui représentant le martyre constitue une rare représentation d'un Amérindien, plus précisément d'un Huron, dans l'art français.
