Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint-Médard, surnommée Saint-Médard-des-Champs, est une église catholique située dans le centre ancien de Thouars, sur la place qui porte son nom, dans le département des Deux-Sèvres. Les premières traces de présence humaine dans le périmètre remontent au IXe siècle, attestées par la découverte de monnaies dans des sarcophages, et la première mention documentaire de l'église date de 988. L'édifice a été édifié à partir du Xe siècle et a subi des transformations importantes jusqu'au XIXe siècle. Des éléments des murs et de la façade inférieure, ainsi que les portails nord et ouest et une grande partie du mur sud, sont conservés de l'édifice du XIIe siècle. L'église fut en grande partie détruite lors de la prise de Thouars par Henri II Plantagenêt en 1158, puis partiellement reconstruite dans les décennies suivantes avec le soutien du roi d'Angleterre. À la fin du Moyen Âge, les trois nefs primitives furent fusionnées pour former un vaste espace central ; la disposition actuelle date principalement des XVe et XVIe siècles. À partir des bases anciennes on créa une nef à six travées voûtée sur croisées d'ogives à liernes longitudinales ; l'élargissement de la nef entraîna l'édification, entre chaque travée, de massifs intérieurs faisant office de contreforts et portant les voûtes. Les espaces entre ces massifs furent couverts en berceaux et leur fond correspond au mur primitif du XIIe siècle. Le chevet est percé d'une baie en tiers-point dont l'archivolte est ornée de choux frisés. La chapelle des Trois-Maries ou du Saint-Sépulcre fut édifiée à la hauteur de la quatrième travée en 1480 et une autre chapelle de deux travées fut ajoutée en 1510 ; la chapelle Saint-Louis est attribuée à Gabrielle de Bourbon. Le grand clocher carré de l'église est également construit à cette époque. L'étage inférieur de la façade occidentale appartient au XIIe siècle ; son portail central présente quatre voussures sculptées et est encadré d'arcs aveugles à deux rangs de voussures ornées. Les contreforts surmontés de pinacles, ainsi que la fenêtre et la galerie d'arcs tréflés qui la surmonte, relèvent du XVe siècle. Au-dessus du portail, une représentation du Christ dans une gloire, entouré d'anges dans de petites arcades, complète le décor sculpté qui comprend également les Douze Apôtres, l'Ascension du Christ et des symboles d'immortalité ; le portail nord est quant à lui marqué par un arc polylobé de tradition mozarabe. Pendant les XVIe et XIXe siècles des boutiques furent installées contre le portail sur le parvis, notamment des poissonniers ; ces échoppes, qui endommagèrent l'édifice, furent détruites en 1866. En 1691 le cimetière accolé à l'église fut réduit pour lutter contre les profanations et il cessa d'être utilisé à partir de 1747. Au XIXe siècle un vaste programme de restauration du portail principal, dirigé par l'architecte Daviaud, s'étendit jusqu'en 1870. L'édifice fut classé au titre des monuments historiques le 9 juillet 1909 ; la toiture fut achevée en 1920 et la flèche prévue sur le clocher ne fut jamais installée. À partir de 1993 la ville entreprit une rénovation progressive des murs extérieurs, utilisant notamment la biominéralisation par injection de bactéries dans le tuffeau pour renforcer la pierre. Le mur sud accueille depuis 2005 des vitraux contemporains réalisés par l'atelier du vitrail de Limoges pour remplacer ceux détruits lors des bombardements de 1944 ; aucun vitrail actuel n'est d'origine. L'église Saint-Médard constitue un exemple du roman poitevin, sa façade étant rapprochée de celles de l'abbatiale de Saint-Jouin-de-Marnes et de la collégiale Notre-Dame-la-Grande de Poitiers. Un ancien cimetière occupait les espaces au nord et à l'est de l'église.