Origine et histoire de l'Église Saint-Médard
L'église Saint‑Médard est une église catholique située à Torcé, en Ille‑et‑Vilaine ; elle a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 16 décembre 2003. Mentionnée à la fin du XIe siècle, elle conserve des vestiges de l'édifice roman, notamment une crypte et des restes au niveau du transept nord, mais son plan primitif reste inconnu. Au nord‑est, une nécropole du haut Moyen Âge et une motte ont été identifiées. Le transept nord fait l’objet d’une reprise importante au XVe siècle tandis que le chœur, à chevet droit, est édifié ; les matériaux découverts suggèrent que la crypte a pu être abandonnée à cette époque. La nef est reconstruite aux XVe ou XVIe siècles et le transept nord subit des modifications au XVIIe siècle. En 1652, la fenêtre du chœur est murée lors de l’installation du retable du maître‑autel. La chapelle sud, dite de la Motte ou de la Bichetière, est rebâtie en 1754 ; un clocher est ajouté au XVIIIe siècle, la nef est remaniée au XIXe siècle et la sacristie est construite au chevet au début du XXe siècle. La crypte, qui abritait un cercueil en plomb et un corps, est découverte en 1856 puis redécouverte en 1934 lors du réaménagement du maître‑autel avant d'être à nouveau oubliée ; la campagne de restauration de 2001 a motivé une première campagne archéologique et l’étude des vestiges romans. L’édifice présente un plan en croix latine, un vaisseau unique et un chevet plat, avec la sacristie adossée et des couvertures en lambris. La crypte, de taille modeste et située au niveau du chœur, se compose d’une abside reliée par de petits couloirs latéraux à deux absidioles originelles ; l’absidiole sud semble avoir disparu lors de la construction du transept sud, si bien que l’axe de la crypte est décalé vers le sud par rapport à l’axe gothique. L’absidiole nord, la mieux conservée, mesure 2,5 mètres de large sur 3 mètres de long et 2 mètres de haut ; sa voûte porte les traces du coffrage en bois ayant servi à sa construction et un étroit passage à l’ouest permettait d’y accéder. L’abside, d’une longueur comparable à celle de l’absidiole mais d’environ le double en largeur, est voûtée en cul‑de‑four, percée à l’est d’une fenestella en plein cintre à trois claveaux et fermée à l’ouest par un mur droit ; le passage la reliant à l’absidiole est voûté en berceau, caractéristiques qui incitent à proposer une datation au XIe siècle, sous réserve. Lors des travaux de 2001 a été mise au jour une fenêtre murée en arc de plein cintre à l’angle de la nef et du transept nord, en partie détruite par le percement des baies gothiques, qui pourrait aussi dater du XIe siècle. Le portail ouest est orné d’un arc en accolade et surmonté d’une baie de style gothique flamboyant. L’arc doubleau séparant le transept nord de la nef retombe sur un culot sculpté représentant un animal se mordant la queue, peut‑être un singe, tandis que l’arc du transept sud présente des moulures à pénétration directe. La nef conserve une belle charpente à entraits à engoulants et des blochets sculptés de personnages et d’animaux ; datant du XVIe siècle, cette charpente a été reprise au XIXe siècle avec polychromie et nervures de voûte. Un sondage partiel réalisé en 2001 a également révélé, sous l’enduit actuel, un décor peint de motifs rouges sur un badigeon rosé, non daté.