Origine et histoire de l'Église Saint-Médard-et-Saint-Gildard
L'église paroissiale Saint-Médard-et-Saint-Gildard de Crépon (Calvados) est un édifice inscrit partiellement au titre des monuments historiques en 1927. Elle a été édifiée au quatrième quart du XIIe siècle ; la façade ouest et les chapelles latérales datent du XIIIe siècle. Le chœur conserve des éléments des XIIe et XIVe siècles, tandis que la tour-clocher témoigne d'interventions aux XIIe, XIVe et XVe siècles. À la fin du XIVe ou au début du XVe siècle, la tour-clocher a été transformée en une sorte de donjon : l'élévation ancienne a été renforcée, une grande salle dallée aménagée au deuxième niveau et un étage ajouté. Une tourelle d'escalier en vis, coiffée en poivrière et adossée à l'angle sud-est, relie le troisième et le quatrième niveaux et dessert l'une des coursières de guet qui longent extérieurement les faces nord et sud du dernier niveau. Ces coursières permettaient, pendant la guerre de Cent Ans, de surveiller aussi bien le littoral que la plaine de Caen. À la même période ou peu après, la fenêtre de la façade ouest a été réduite en raison de l'établissement d'un plafond dans la nef, et les deuxième et troisième travées du chœur ont été remaniées : reconstruction des voûtes et du pignon oriental, transformation des contreforts et des baies latérales. Ces travaux ont probablement été financés par l'abbaye de Cormeilles, patronne de la paroisse, comme l'atteste la crosse et la mitre d'abbé sculptées sur une clé de voûte du chœur. Au XVIIIe siècle, la sacristie, ses annexes et le porche de la façade ont été ajoutés ; la clôture et la croix de cimetière ont également été reconstruites. Un devis de 1829 prévoit la restauration de la nef et l'exhaussement de la nef centrale pour établir un éclairage direct ; les travaux ont été exécutés par l'entrepreneur Philippe Hélie après adjudication en 1830, probablement accompagnés du retaillage des piles des grandes arcades et de l'élévation des chapelles. En 1867, l'architecte Alphonse Delauney a fait reconstruire les quatre piles ouest, et à cette époque une voûte en berceau brisé a été mise en place sur la nef. Un projet de restauration établi en 1897 par l'architecte Tranchefort a été adjugé en 1898 à l'entrepreneur Octave Le Mullois ; la réception des travaux en 1900 a marqué la réfection totale des baies et des contreforts de la nef et des bas-côtés ainsi que le voûtement d'ogives de ces parties et des chapelles. En 1921, le monument aux morts, composé à partir d'une colonne récupérée, a été aménagé par le sculpteur Béchet, domicilié à Caen. L'église conserve un décor exceptionnel dont plusieurs éléments sont classés monuments historiques : dans la chapelle nord, un retable de pierre du XVIIe siècle ; dans l'avant-chœur et le chœur, un lambris de chêne sculpté, des stalles, un autel double et un lutrin du XVIIIe siècle attribués à l'architecte Jacques Moussard et au sculpteur Jean-Louis Mangin. Une toile monumentale, L'Élévation de la Croix, copie anonyme du XVIIIe siècle d'un tableau de Charles Le Brun, couvre une grande partie du chevet. La sépulture des parents et de la sœur de l'archéologue Arcisse de Caumont est signalée par un panneau fixé sur le muret du cimetière côté sud. Parmi les éléments remarquables se trouvent les stalles, le maître-autel, le clocher et un cadran solaire.