Origine et histoire de l'Église Saint-Merry
L'église Saint-Merry de Linas, dans l'Essonne, est attestée dès 884 par la translation des reliques de saint Merry depuis Paris et succède à une église dédiée à saint Vincent. Une présence ecclésiastique est signalée dès le Xe siècle et, de l'édifice roman du XIIe siècle, seule subsiste aujourd'hui la base du clocher. En 1207, l'évêque de Paris, Eudes de Sully, institue un collège de chanoines, et le chapitre devient seigneur d'une partie nord de la paroisse. À la fin du XIIIe siècle, le bâtiment, menacé de ruine, est largement remanié : le chœur gothique à chevet plat, la flèche de pierre du clocher et la partie inférieure des murs des bas-côtés datent de cette campagne. Au XVIe siècle, le chœur subit un effondrement partiel puis d'importantes transformations, avec le percement de grandes verrières latérales et du chevet, la modification des baies des bas‑côtés et la construction des piliers, voûtes et contreforts du chœur et des bas‑côtés. Au XIXe siècle l'édifice se dégrade à nouveau ; à partir de 1876 l'architecte diocésain F. Blondel démolit trois travées de la nef romane et les remplace par deux parties conçues « en harmonie » avec le chœur, travaux menés à moindre coût et jamais entièrement achevés. Le XXe siècle voit de nombreux travaux de restauration, mais l'église, fermée en 1997 pour restauration, reste actuellement close en prévision de nouveaux travaux. L'abbaye Saint-Merry, fondée selon les sources en 936 par Louis IV d'Outremer, a laissé la base du clocher et une partie du chœur, éléments protégés au titre des monuments historiques ; l'ensemble de l'église est classé depuis 1928. Le chapitre, qui a acquis la seigneurie par achats, a longtemps géré des revenus complexes et parfois contestés ; des procédures et arbitrages ont suivi les conflits autour des cens et des dîmes, et une autorisation papale a permis au chapitre de racheter des dîmes à des laïcs sous conditions. Située dans le centre de Linas, à l'angle des rues Saint-Merry et Paul‑Bert sur la rive gauche de la Salmouille, l'église conserve des vitraux du chevet du XIXe siècle représentant, de bas en haut, saint Merry avec saint Pierre et saint Vincent, au registre médian saint Paul entouré des évangélistes et de saint Thomas, et au sommet la crucifixion du Christ accompagnée de saint Pierre et saint Paul.