Origine et histoire de l'Église Saint-Michel
L'ancien prieuré Saint-Michel et son église paroissiale se situent à Castelnau-Pégayrols, dans l'Aveyron. L'ensemble comprend une église d'origine XIIe siècle et un prieuré dont les parties datent du premier quart du XIIe siècle, du XVe et du XIXe siècle. En 1071, Acfred de Lévezou, seigneur de Castelnau, fit donation de l'église à l'abbaye Saint-Victor de Marseille ; cette liaison est renforcée par des membres de la famille qui furent abbés de Saint-Victor. Plusieurs chartes du cartulaire de Saint-Victor, datées de 1082, confirment les donations d'églises du Rouergue et mentionnent celle de Saint-Michel. Le linteau du portail porte une inscription citant Jean Ingobard, mort aux nones de février, présenté comme constructeur de l'édifice et reposant sous la porte ; cette inscription peut être datée de la fin du XIe siècle. Vers 1507 le service paroissial fut transféré de l'église Notre-Dame à Saint-Michel et la tribune occidentale, qui communiquait avec le prieuré, date probablement de cette époque. La chapelle de la tribune porte les armoiries de la seigneurie de Castelnau de Lévézou, et il est possible qu'un membre de cette famille ait été prieur lors des travaux. Au XVIIIe siècle l'abbaye Saint-Victor fut sécularisée (1726-1739) ; le prieuré de Castelnau suivit ce mouvement tout en restant propriété du chapitre collégial marseillais, qui conserva la nomination des curés, et les bâtiments furent convertis en presbytère. La crypte, longtemps comblée, a été redécouverte en 1866 et l'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1920. Le prieuré s'organise sur deux paliers adaptés à la déclivité du terrain : une cour basse et un cloître structurent l'espace intérieur. Les bâtiments s'articulent autour d'un quadrilatère fermé à l'ouest par un mur de clôture, vestige d'une enceinte fortifiée dont la hauteur a été réduite. L'accès primitif au prieuré jouxtait le portail occidental de l'église, aujourd'hui déplacé sur la deuxième travée de la façade sud ; cet accès ouvre sur la cour basse qui dessert, au sud, les dépendances telles que la grange, l'étable et l'atelier, et, à l'ouest, le cloître. Un corps de bâtiment en hors-œuvre abrite un escalier en vis développé sur trois niveaux, avec de petites salles voûtées sur croisées d'ogives ; l'ensemble remonte au XVe siècle. Au premier étage, le logis du prieur communique avec la tribune de l'église ; il comprend une vaste salle gothique ornée d'une cheminée monumentale et un plafond à poutres. La grande salle du deuxième étage devait servir de dortoir et l'aile nord a conservé son caractère roman. Au‑dessus du logis des animaux, une vaste salle, ouverte de baies romanes et conservant une cheminée gothique, peut avoir été le réfectoire. Le cimetière a livré des sarcophages carolingiens. L'église présente une nef centrale, un collatéral sud et, dans la chapelle de la tribune, un tabernacle et un retable.