Origine et histoire de l'Église Saint-Michel
L'église Saint-Michel est l'église paroissiale de Flines-lez-Raches, dans le département du Nord, située dans la vallée de la Scarpe, à une dizaine de kilomètres de Douai. Les plans et coupes dressés avant les travaux d'agrandissement en 1850, ainsi que les sondages archéologiques menés en 1970 et 1975, ont permis de restituer l'édifice primitif daté des Xe–XIe siècles. Cet édifice initial avait un plan de type basilical composé d'une nef et d'étroits bas-côtés, répartis en cinq travées, avec une largeur totale légèrement supérieure à dix mètres et des bas-côtés de 2,30 à 2,40 mètres. Les matériaux employés dès l'origine comprennent briques, tuiles et grès, et l'élévation se présentait sur deux niveaux : grandes arcades et fenêtres hautes. Un clocher-porche fut apposé sur la façade occidentale peu après la construction primitive ; il sera ensuite englobé lors des agrandissements successifs. Les travaux liés à la construction et à l'essor de l'abbaye voisine ont donné lieu à plusieurs campagnes d'agrandissement. À la fin du XIIIe ou au XIVe siècle, un croisillon et un porche sont ajoutés au sud ; les fondations du porche ont été identifiées en 1975. Le croisillon, en grès, présente une ouverture brisée aiguë, quatre contreforts et une échauguette munie de petites archères légèrement ébrasées, dont la fonction reste discutée (clocheton décoratif, accès aux combles ou lieu d'archives). Aux XVe–XVIe siècles sont construits un large chœur et les chapelles au nord, entraînant des modifications du système de voûtement ; des datations archéomagnétiques sur briques situent ces travaux entre 1460 et 1530. Un incendie est signalé au début du XVIe siècle, et en 1561 le clocher est partiellement enserré sur ses côtés méridional et oriental ; ce clocher fut détruit puis remplacé par la tour actuelle au XVIIe siècle. Au XVIe siècle, le bas-côté droit est agrandi, absorbant le porche antérieur implanté sur le mur sud du clocher, et un nouveau porche est établi sur le mur ouest du clocher. La dernière campagne majeure date du milieu du XIXe siècle : sous la direction de l'architecte Delval, les bas-côtés du chœur sont élargis, le bas-côté nord-ouest est agrandi pour être symétrique au pendant sud-ouest, la sacristie est déplacée vers l'est et les fenêtres orientales sont murées, transformant l'édifice en église-halle où nef et bas-côtés présentent la même hauteur. Des réparations de toiture sont documentées tout au long du XIXe siècle, notamment par l'architecte douaisien Boulé (1831) et par l'architecte départemental Émile Duforest (1899), ce dernier réalisant également le bureau de poste en 1907. L'intérieur a été homogénéisé par un enduit blanc qui masque les lambris de couvrement en bois. L'édifice a subi des dommages aux couvertures au XXe siècle lors des Première et Seconde Guerres mondiales. Des fouilles de 1975 ont mis au jour un ancien cimetière et corroboré l'hypothèse d'un premier édifice en bois antérieur à l'implantation en pierre. L'étude des états successifs permet de retenir six grandes phases de construction et d'aménagement entre le Xe siècle et les travaux de 1851. L'église, placée sous le patronage de saint Michel, a été classée au titre des monuments historiques en 1921. Sur le plan architectural, on y observe aujourd'hui le chœur, le porche, le clocher et ses matériaux variés, la nef avec ses charpentes apparentes, les bas-côtés et chapelles nord, l'échauguette et des vitraux composant le décor intérieur, ainsi que un baptistère placé dans la première chapelle nord.