Origine et histoire de l'Église Saint-Michel
L'église Saint-Michel de Pessan est une église catholique située à Pessan, dans le Gers. L'abbaye bénédictine dont elle dépendait a été fondée au VIIIe siècle, et l'église actuelle a été construite au XIe siècle sur l'emplacement d'un édifice plus ancien. Au début du XIIe siècle, des voûtes en plein cintre ont été ajoutées dans le transept. Le monastère est mentionné au concile d'Aix-la-Chapelle en 817 parmi les monastères ruinés de Gascogne. Au XIe siècle, il aurait été donné à l'abbaye de Simorre par le comte d'Astarac, Guillaume Ier, avec la charge de le restaurer, restauration qui, d'après la bibliographie, n'aurait pas été réalisée. Certains pans de murs du transept et de la nef, en petit appareil, pourraient remonter à cette période. Deux baies en plein cintre percées dans les murs orientaux des bras du transept, peut‑être datables de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle, sont aujourd'hui obturées et servent de niches à des statues ; les chapiteaux à décor en billette de la croisée du transept semblent contemporains de ces baies. En 1250, un incendie détruisit partiellement l'église ; la reconstruction fut rapide et la nouvelle église fut consacrée en 1252 par l'archevêque d'Auch, Hyspan de Massas. Une grande partie de l'édifice actuel remonte à cette campagne : l'abside vraisemblablement dès 1252, puis, probablement dans la seconde moitié du XIIIe siècle, le transept, une partie des murs de la nef, la tour reposant sur le bras nord du transept et la tour d'escalier au sud. L'escalier en vis permettait sans doute d'accéder à des tribunes aujourd'hui disparues ou peut‑être jamais réalisées. Les départs d'arcs à la croisée du transept témoignent d'un projet de voûtement général sur croisées d'ogives à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, projet qui n'a pas été mené à terme, tout comme l'élévation prévue d'une nef beaucoup plus haute, signalée par un grand arc extérieur sur le mur occidental de la croisée du transept. La porte d'accès aux niveaux supérieurs de la tour semble avoir été percée au XVe siècle ; aucun accès antérieur n'a été observé. Le monastère a été sécularisé en 1748 et le collège de moines remplacé par un collège de chanoines ; au fil des siècles, le nombre de religieux a varié entre dix et quatorze selon les périodes. À la Révolution la communauté fut dispersée, les biens vendus et, en 1798, le cloître et les bâtiments conventuels furent entièrement détruits ; seule l'église subsista comme église paroissiale, dont le patron est saint Lizier. De nombreuses restaurations ont été menées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle : voûtement de la nef, percements de fenêtres, remplacement des vitraux par Hirsch en 1873 et construction du porche d'entrée. L'édifice est protégé au titre des monuments historiques depuis 1960. Parmi les éléments mobiliers, les stalles en bois sculpté de la fin du XVe siècle, une pietà en bois doré du XVIe siècle et quatre grands tableaux de Jean‑Baptiste Smets sont classés, tandis que trois lustres en bois doré de la fin du XVIIIe siècle et l'autel du chœur en terre cuite polychrome et pierre de la fin du XIXe siècle sont inscrits à l'inventaire supplémentaire. Une étude archéologique du bâti est souhaitable : les phases de construction restent trop imbriquées pour qu'une simple notice d'inventaire en éclaire toutes les significations, et plusieurs questions subsistent, notamment au sujet de la porte à linteau droit obturée par l'escalier en vis, des baies en plein cintre visibles dans la tour et ouvrant aujourd'hui sur le comble au‑dessus de la croisée, ou du vaste arc en plein cintre du mur nord de la nef.