Origine et histoire de l'Église Saint-Michel
L'ancienne église catholique Saint-Michel se situe à Rhinau, dans le Bas-Rhin, en région Grand Est. La première mention remonte à 1292 ; l'édifice, alors appelé Saint-Nicolas-Saint-Michel, a été reconstruit en 1540 par l'évêque Guillaume III, dont les armes figurent sur une clé de voûte, et a été agrandi en 1835. Bombardée en 1944, seule la partie du chœur de style gothique a subsisté et a été restaurée ; une nouvelle église Saint-Michel a été édifiée en 1959 sur un emplacement voisin. Après les destructions de 1944, la reconstruction de l'église actuelle a été conduite dans les années 1950 sous la direction de l'architecte M. Chirot ; la première pierre a été posée le 11 décembre 1955. L'entrée est surmontée d'une gravure de l'archange Michel, mesurant 4 × 2,75 m, taillée en trois blocs de pierre d'Anstrude (Bierry-les-Belles-Fontaines), calcaire dur et homogène, exécutée sur place par Jean Henninger et représentant saint Michel terrassant le dragon, entouré de personnages évoquant le jugement. La grande porte et les deux portes latérales, conçues par Jean Perey, sont constituées d'ossatures en bois recouvertes extérieurement de feuilles de laiton de 0,5 mm formées au marteau ; l'intérieur est en bois clair et les panneaux en pointe de diamant mesurent environ 0,7 × 0,4 m. La porte principale, haute de 3,8 m et large de 2,5 m, comporte trente panneaux fixés par des clous en laiton et des couvre-joints en profilés de laiton ; chaque panneau porte en son centre un motif décoratif différent — épi de blé ou feuille de vigne — symbolisant le pain et le vin, et l'ensemble patiné prend une teinte roux-verdâtre. Lors de la consécration, Monseigneur Elchinger frappa la porte avec sa crosse, ce qui laissa de petits disques toujours visibles. La pierre angulaire, posée au coin de la façade et de la rue de l'Hôtel-de-Ville à environ deux mètres du trottoir, porte une inscription en latin signifiant « Sur cette pierre posée en l'an de grâce 1955, l'église du bienheureux Michel, Archange, sera construite » ; elle a été bénite par Monseigneur Weber, évêque de Strasbourg, et arbore du côté de la rue les armes de Rhinau ainsi que les noms des architectes Chirot, Kuntz et Schaetzel. Dans la pierre angulaire ont été déposés plusieurs objets : un parchemin calligraphié enfermé dans un tube de cuivre relatant les destructions de la guerre 1939-45, notamment l'effondrement du clocher le 10 décembre 1944 et l'incendie du 21 décembre 1944, ainsi que le début ultérieur des travaux sous la direction des architectes Kuntz, Schaetzel et Chirot et par l'entreprise Dietz d'Obenheim ; une caissette contenant quatre plaques en bronze correspondant aux pierres angulaires des églises antérieures (1515, 1540 et 1835) et une plaque résumant le parchemin ; enfin diverses pièces d'argent en cours en 1955. À droite de l'édifice actuel, le chœur de l'ancienne église du XVIe siècle a été aménagé en monument aux morts de Rhinau et fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1935.