Origine et histoire de l'Église Saint-Michel
L'église paroissiale Saint-Michel se situe à Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et est classée au titre des monuments historiques le 26 juin 1990. Un premier prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Pons est mentionné au XIIIe siècle. Après la fondation de Villefranche en 1295, Charles d'Anjou accepte en 1306 la demande des habitants de construire une église dédiée à saint Michel. Au XVIIIe siècle, le Conseil de ville décide de reconstruire l'édifice médiéval devenu vétuste ; l'évêque de Nice bénit la première pierre le 7 mars 1732. Le nom de l'architecte n'est pas connu, mais le style se rapproche de celui de l'architecte Borra et certains éléments de la façade évoquent des ouvrages de Devincenti. Le 3 juillet 1752, la construction avait atteint le niveau d'arasement des murs et l'on se préparait à monter la voûte ; l'église est achevée en 1757.
L'édifice adopte un plan en croix latine ; la nef, composée de deux travées, est éclairée par des oculus placés au-dessus des collatéraux qui bordent la nef. Ces collatéraux aboutissent à un transept peu saillant donnant sur la travée du chœur, laquelle se termine par une abside en hémicycle. La nef est rythmée par des pilastres jumelés, détachés des piles, qui reprennent l'ordre toscan employé au premier niveau de la façade ; sur chacun de ces pilastres s'appuient les nervures jumelles de la voûte et les arcades ouvrant sur les collatéraux.
Le décor intérieur comprend plusieurs œuvres et objets d'art : le monument funéraire en marbre d'Octave Emmanuel Camparo de Cairo, chevalier de Malte, décédé en 1728 ; derrière le maître-autel, un ensemble de tableaux dans un encadrement baroque représentant, autour de saint Michel archange précipitant les damnés en Enfer, saint Charles Borromée en prière, saint Roch en méditation, la décollation de saint Hospice et sainte Élisabeth de Hongrie, ces peintures ayant été classées comme objets en 1984. D'autres tableaux — la Fuite en Égypte et l'Assomption de la Vierge — ont également été classés en 1984. L'église abrite une statue de saint Roch, représenté avec son bâton de pèlerin et figuré en ermite après avoir contracté la lèpre, nourri par un chien, ainsi qu'un christ gisant grandeur nature sculpté au XVIIe siècle par un galérien anonyme dans un seul bloc de bois de figuier. De nombreux autres objets ont été classés par le service des Monuments historiques.
L'orgue, construit par les frères Grinda, facteurs d'orgues à Nice, est daté de 1790 ; son buffet, réalisé par le menuisier Jean Antoine Mangiapan (Giovanni Antonio Mangiapano), a été classé au titre d'objet en 1971. Un devis de 1843 pour la réalisation d'un orgue neuf n'a pas été exécuté, et en 1871 le facteur d'orgues marseillais François Mader a réalisé des travaux sur le clavier, le pédalier et la soufflerie. Des interventions malencontreuses commencées en 1962 ont endommagé l'instrument ; en 1982 le facteur d'orgues grenoblois Michel Giroud a entrepris une restauration en s'appuyant sur les éléments subsistants et en s'inspirant des orgues des frères Grinda à Clans et à L'Escarène. Des travaux complémentaires ont été exécutés entre novembre 2002 et février 2006 par le facteur d'orgues Cabourdin.
L'orgue est de style français, doté d'un seul clavier de 53 notes s'étendant de Do1 à Fa5, l'absence du premier do dièse étant signalée ; le pédalier à la française, neuf, compte 17 notes sans jeu propre. L'instrument est accordé au La 415 en tempérament inégal et possède comme accessoire une vielle comportant deux tuyaux accordés sur sol et ré.