Origine et histoire de l'Église Saint-Michel-des-Lions
L'église Saint-Michel-des-Lions, située à Limoges (Haute-Vienne), est l'une des principales églises de la ville. Elle a été élevée au rang de basilique mineure par bref apostolique du pape François daté du 2 février 2023 ; c'est la seule basilique du Limousin et la 175e de France. Elle doit son nom à quatre statues de lions : deux encadrent l'entrée, une se trouve à l'intérieur et la dernière sur la place du Présidial. En 2025, le recteur de la basilique est le Père François Renard.
Vers 630, saint Loup, évêque de Limoges, donna une chapelle dédiée à saint Michel aux chanoines de Saint-Martial. L'édifice fut détruit par deux incendies en 1123 et 1147, puis reconstruit par le moine Pierre de Verteuil et consacré en 1213. Cette nouvelle église s'effondra ensuite et la première pierre d'une reconstruction fut posée en 1364 ; de cet ensemble subsistent deux chapelles et une partie des murs. Des travaux d'agrandissement eurent lieu en 1552 avec l'ajout à l'ouest d'une travée remarquable par ses grandes verrières, et des interventions furent menées sur le clocher aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles (1604, 1754, 1810).
L'église, de style gothique, a été édifiée entre les XIVe et XVIe siècles et présente un clocher typique du Limousin, semblable à celui de la cathédrale Saint-Étienne, couronné d'une boule métallique singulière. En 1810, la foudre endommagea le clocher ; pour faciliter des opérations de triangulation et des mesures géodésiques, le responsable militaire proposa de le coiffer d'une sphère métallique d'environ deux mètres de diamètre et de 600 kg. Cette boule, qui donna son nom à un hôtel voisin, la Boule d'Or, offrait une grande prise au vent et menaça à nouveau la stabilité du clocher, provoquant un débat public et des divisions au sein de la Société archéologique et historique du Limousin. Le préfet sollicita l'avis du ministère des Beaux-Arts et une nouvelle sphère, ajourée et en cuivre, fut prévue ; la Première Guerre mondiale retardant les travaux, elle ne fut installée qu'après le conflit, alors que la girouette était elle en place depuis 1824.
L'église a été classée au titre des monuments historiques en 1909. Les quatre lions, d'époque gallo-romaine, étaient probablement des monuments funéraires marquant l'entrée de nécropoles antiques ; ils sont demeurés en place lorsque le cimetière devint chrétien et ont été conservés même après le déplacement du cimetière pour des raisons de salubrité.
Le mobilier est riche : l'église conserve notamment deux piétàs et deux vitraux du XVe siècle, ces derniers illustrant les vies de saint Jean-Baptiste et de la Vierge, ainsi qu'une statue de sainte Valérie datée du XVe siècle.
La basilique abrite de nombreuses reliques ; la plus importante est le chef (crâne) de saint Martial, vénéré depuis 1790 après son transfert de l'abbaye Saint-Martial à Saint-Michel-des-Lions. Le culte de saint Martial reste vivant et deux confréries, la Grande confrérie de saint Martial et la confrérie des Porteurs de la Châsse, en assurent le maintien par une prière hebdomadaire le mercredi et l'organisation des ostensions limousines tous les sept ans. La basilique conserve également le chef de saint Loup, vénéré depuis 1158, des fragments de reliques de sainte Valérie (le crâne étant à l'Abbatiale Sainte-Valérie), ainsi que le chef de saint Pudens, provenant des Sœurs de la Croix de Limoges ; ces reliques figurent dans les autels latéraux du tombeau monumental de saint Martial, consacré en 1889, et sont ostensionnaires. D'autres reliques sont conservées dans le trésor de la basilique, parmi lesquelles figurent les chefs de saint Boniface et de saint Didier ainsi que des reliques de saint Étienne de Muret, de saint Alpinien, de saint Austriclinien et de sainte Agathe de Catane.
