Origine et histoire de l'Église Saint-Michel-et-Saint-Vaast
L'église Saint-Michel-et-Saint-Vaast est une église catholique paroissiale située à Catenoy, dans l'Oise ; elle figure parmi les plus anciennes du Beauvaisis. Elle occupe la limite sud du village, au pied du versant nord du plateau de Liancourt, au bout d'une impasse derrière la mairie et entourée du cimetière ; le chœur est partiellement enclavé dans une propriété privée. Le transept, la base du clocher central et le chœur, érigés à la fin du XIe siècle, n'ont subi que peu de modifications et témoignent de l'architecture romane de cette époque. La croisée du transept est éclairée par deux fenêtres hautes côté est, faisant de l'édifice l'un des rares exemples de tour-lanterne conservés dans le département. Le clocher se distingue également par ses baies géminées, parmi les premières de ce type, et par l'appareil soigné de son étage de beffroi. La façade occidentale, ajoutée environ soixante ans après les parties orientales, reflète le roman à son apogée ; son portail à six voussures sculptées de bâtons brisés est considéré comme l'un des plus aboutis de la région. La nef, de grandes dimensions, communique par quatre larges arcades gothiques avec le bas-côté nord, qui a été ajouté au début du XIIIe siècle ; la première travée et la façade appartiennent à une phase de milieu du XIIe siècle. Les toitures sont à deux rampants pour la nef, les croisillons et le chœur, tandis que le bas-côté nord est couvert en appentis. Le chœur présente une succession inhabituelle pour la région : une première travée voûtée en berceau suivie d'une seconde travée voûtée d'arêtes, deux formes rares de voûtement roman dans le département. La base du clocher, voûtée d'ogives, forme l'unique voûte d'ogives de l'édifice et repose sur des colonnettes et des culs-de-lampe richement sculptés de feuilles et de monstres. L'intérieur conserve un plafond lambrissé dans la nef et le bas-côté, ainsi que des arcatures plaquées inscrites dans la première travée et le long du bas-côté, apportant un contraste entre sobriété et décor. Les grandes arcades gothiques, dont les chapiteaux sculptés et les bases aplaties témoignent de la première période gothique et annoncent déjà des influences rayonnantes, permettent de situer leur exécution au début du XIIIe siècle. Les croisillons ont été remaniés : le croisillon sud a vu sa fenêtre refaite en style rayonnant et l'ouverture vers une absidiole supprimée ou transformée ultérieurement, tandis que le croisillon nord a bénéficié d'une reprise flamboyante. Extérieurement, la façade et le clocher sont les éléments les plus remarquables : la façade en pierre de moyen appareil montre une riche ornementation de chapiteaux, palmettes et bâtons brisés, et le clocher présente un décor de colonnettes monolithiques et une corniche sculptée. L'édifice a peu été restauré au XIXe siècle, ce qui a favorisé son authenticité, et son état s'est largement amélioré au cours du XXe siècle. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 10 septembre 1913, l'église conserve aussi un mobilier remarquable, dont quatre éléments protégés en tant qu'objets par arrêté du 5 novembre 1912 : les fonts baptismaux et trois statues. Les fonts baptismaux, en pierre calcaire, présentent une cuve ronde décorée d'une frise de feuilles de lierre et des éléments sculptés figurant des monstres ou oiseaux fantastiques, une forme et un décor qui permettent une datation possible au XIIIe siècle. Parmi les statues figurent un saint Michel en chêne polychrome du XVIe siècle, une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome du second quart du XIVe siècle attribuée à un atelier parisien, une statue de saint Vaast et une figure prophétique probablement du XIVe siècle. Un panneau en bois provenant d'un retable, accroché au-dessus du portail, représente une scène épiscopale associée à la légende de saint Vaast et porte les armes d'Étienne-René Potier de Gesvres, évêque de Beauvais en 1728. La paroisse de Catenoy, anciennement Villa Castiniaco, dépendait du comté et du diocèse de Beauvais et est documentée dès une charte royale ; elle a été rattachée au fil des siècles à diverses structures ecclésiastiques locales. Au cours du XXe et du début du XXIe siècle, l'église a été desservie successivement depuis Nointel, intégrée à une paroisse élargie au titre de saint Thomas More en 1996, puis rattachée à la paroisse Sainte-Maxence de Pont-Sainte-Maxence, et enfin intégrée à la paroisse du Cœur du Christ de Clermont à la suppression de la paroisse saint Thomas More le 1er janvier 2018. L'ensemble de l'édifice, par son état de conservation et la qualité de son portail et de son clocher, offre un témoignage précieux de la transition du roman au gothique dans le Beauvaisis.
