Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
Église Saint-Nicolas (Boves, Somme)
Située au centre du bourg de Boves, au sud d'Amiens, l'église apparaît sur le cadastre napoléonien de 1810 et fait l'objet de plusieurs plans et dessins conservés aux archives nationales et départementales, dont deux projets de clocher (1806 et 1811) et des vues de la façade et du chœur ; un dessin de Duthoit la représente entourée d'habitations avec le prieuré en arrière-plan. En 1804, la municipalité décida de construire une nouvelle église pour mettre fin aux querelles entre les paroisses alors desservies séparément par Saint-Nicolas et Notre-Dame ; Étienne-Hippolyte Godde, originaire du pays, fut chargé des plans et, associé à Hippolyte Couvreur, présenta un projet en 1805. La première pierre fut posée le 6 juin 1808 ; des devis et marchés datent de 1805 à 1807 et l'adjudication des travaux fut confiée au maçon Antoine Caruelle. Des travaux complémentaires furent nécessaires dès 1809 : la pierre locale fut remplacée par de la pierre de Pont-Rémi, la charpente et la couverture furent achevées en 1811, mais la localisation du clocher fit l'objet de contestations signalées en 1815. En 1817, le serrurier Devillers exécuta les travaux de serrurerie, puis en 1818 le maître-charpentier Auguste Corroyer réalisa un escalier ; Marest fut nommé vérificateur des réparations en 1819. Malgré l'achèvement du pavage, des problèmes de solidité liés à de mauvaises fondations apparurent en 1822 et, en 1825, l'édifice restait partiellement inachevé et sans mobilier. Des travaux ultérieurs concernèrent les dallages du péristyle et du porche, les planchers, plafonds et la grille de chœur, ainsi que divers aménagements et rénovations au cours du XIXe siècle (devis et réalisations datés de 1851 à 1859 sous la direction de l'architecte Daullé). En 1838 l'église ne comportait toujours pas de décor intérieur ; le décor peint du chœur mentionne plusieurs figures religieuses attribuées au peintre Gustave Riquet. Construite en pierre dans un style néo-classique, la façade évoque un temple antique avec un portique à quatre colonnes d'ordre dorique surmonté d'un fronton triangulaire ; la toiture en ardoise porte un clocher quadrangulaire dont la base est agrémentée d'une horloge. L'intérieur est éclairé par de hautes baies dans la nef ; le chœur en abside conserve des peintures et un mobilier comprenant maître-autel, autels secondaires, chaire, statues et banc de communion. L'orgue, restauré et modifié à plusieurs reprises au XXe siècle, a fait l'objet d'interventions documentées en 1914, 1953 et 1983. L'édifice bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques, portant partiellement sur l'élévation et la toiture (inscription par arrêté du 29 octobre 1975).