Église Saint-Nicolas de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane Art gothique primitif

Église Saint-Nicolas de Caen

  • Rue Saint-Nicolas
  • 14000 Caen
Église Saint-Nicolas de Caen
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Crédit photo : Karldupart - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Eglise Saint-Nicolas (ancienne) : classement par arrêté du 20 août 1913

Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas

L'ancienne église Saint‑Nicolas, de style roman, est mentionnée pour la première fois en 1083 et a été fondée au XIe siècle dans le Bourg‑l'Abbé de Caen (Calvados). Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 20 août 1913 et son cimetière est classé depuis 1939. Pour accompagner l'essor urbain lié à Guillaume le Conquérant, l'abbaye aux Hommes favorisait une extension de la ville qui créa de nouveaux bourgs à l'est et à l'ouest; les églises Saint‑Nicolas et Saint‑Ouen devaient y jouer un rôle central mais n'ont connu qu'un succès limité. Les terrains du Bourg‑l'Abbé appartenaient à la cathédrale de Bayeux et furent cédés à la reine Mathilde, plaçant les moines de l'abbaye aux Hommes sous la dépendance spirituelle de l'abbesse de Caen ; pour échapper à cette dépendance ils firent édifier Saint‑Nicolas. La charte de Guillaume de 1083 mentionne 72 maisons dans le Bourg‑l'Abbé qui restèrent dans leur ancienne paroisse, à l'exception de cinq maisons construites pendant le litige et qui formèrent le noyau de la paroisse dite « des champs ». Achevée en 1093, l'église demeura sous le patronage des moines jusqu'à la Révolution ; l'abbé conserva les droits honorifiques tandis que les fonctions curiales étaient assurées par un vicaire perpétuel. La paroisse faisait partie du doyenné de Caen dans le diocèse de Bayeux. La paroisse fut supprimée en 1792 ; à partir de 1793 l'édifice cessa d'être utilisé pour le culte catholique et servit successivement de fabrique de balles en plomb, d'écurie pour la cavalerie, de dépôt de remonte et, jusqu'en 1931, de dépôt de fourrage, un plancher ayant été installé pour diviser le chœur et le transept nord en deux niveaux. L'église abritait trois confréries — de charité, du Saint‑Sacrement et des Filles vertueuses de la Vierge — et plusieurs chapelles dédiées à la Sainte‑Vierge, au Saint‑Sacrement, aux Saints‑Anges‑Gardiens, à la Sainte‑Croix, à Saint‑Marcouf, à Sainte‑Catherine, à Saint‑Jean‑Baptiste et à Sainte‑Cécile.

Le matrologue est un registre de 128 pages, en parchemin et papier, enluminé, qui contient notamment les statuts de la confrérie de charité de 1452, la liste des échevins jusqu'en 1487 et les listes des frères, sœurs et chapelains par paroisse, avec 244 affiliés pour Saint‑Nicolas jusqu'en 1789. Il précise l'organisation de la confrérie — échevin, prévôt, sous‑prévôt, douze frères servants et un nombre illimité d'associés — et les obligations des membres, qui s'acquittaient d'une cotisation, se réunissaient pour prier, accomplir des œuvres de charité et s'apporter une assistance mutuelle. Le registre comporte aussi des commentaires sur la vie paroissiale, évoquant par exemple les ravages des guerres de Religion et la révocation de l'édit de Nantes.

L'édifice s'inspire de la tradition monastique bénédictine normande, à l'instar des abbatiales de Cerisy ou de Boscherville, et présente une façade harmonieuse mais inachevée, le narthex roman s'ouvrant sur l'extérieur. La nef comporte sept travées et les élévations latérales sont à trois niveaux : de grandes arcades moulurées apparaissent seulement sur les trois dernières travées et retombent sur des piles cruciformes aux chapiteaux très simples. Le niveau intermédiaire présente deux meurtrières non moulurées ouvrant sur les combles des bas‑côtés, l'étage supérieur est percé d'une grande fenêtre sans ornement, et la croisée du transept est surmontée d'une tour‑lanterne. Les bras du transept sont dotés d'absidioles — cinq arcatures au nord et trois au sud — et la présence d'une tribune rappelle l'abbaye aux Hommes. L'élévation du chœur est plus décorée au niveau intermédiaire, avec quatre étroites baies inscrites dans de courtes arcatures en plein cintre, tandis que l'élévation extérieure conserve un dépouillement marqué, avec des fenêtres non moulurées dans de grands arcs en plein cintre. Le chœur se distingue par deux arcatures plaquées par travée, des baies à voussures moulurées, un cordon de billettes au niveau des archivoltes du second étage, une corniche à modillons et de hautes demi‑colonnes. Le voûtement du chœur est présenté comme très novateur, premier exemple normand de chœur voûté d'arêtes comportant un doubleau entre les arêtes.

L'édifice mesure 66 m de longueur totale, la nef et le transept font chacun 35 m, le chœur a une profondeur de 19 m et la hauteur de la voûte atteint 15 m.

Des graffiti d'une grande qualité graphique, importants pour l'histoire architecturale de Saint‑Nicolas et de l'abbatiale Saint‑Étienne de Caen, se trouvent au premier étage de la tour nord. Leur ancienneté est établie par la représentation de la façade primitive de Saint‑Étienne, dont la tour‑lanterne s'est écroulée en 1566, et ces graffitis suggèrent que la façade romane de Saint‑Nicolas n'a jamais été achevée, la tour nord étant restée à l'état actuel tandis que la tour sud, plus haute, présente certaines similitudes avec la tour de la Trinité de l'abbaye aux Dames.

L'ancien cimetière, au pied de l'église au nord‑est de l'abside, a été utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle ; planté d'arbustes monumentaux, il s'est ensuite trouvé en partie abandonné et envahi par la végétation. Classé depuis 1939 pour son caractère pittoresque, il est niché sous un petit bois et, derrière une grille d'entrée, est parcouru d'allées, de sentiers et de quelques bancs parmi des tombes éparses, stèles et croix penchées, créant une atmosphère étrange dans l'ombre de la vieille église.

Liens externes