Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas de Capbreton, dans les Landes, est un lieu de culte catholique dont l'édifice actuel résulte d'une reconstruction menée en 1865-1866 selon les plans de l'architecte Ozanne, revus ensuite par l'architecte Allard; du bâtiment de 1539 subsistent le clocher-porche et la tour. La première église remonte à 1539 et la tour carrée ajoutée en 1540 servait de guet et de repère pour la navigation ; l'édifice du XVIe siècle présentait des caractères gothiques dont témoigne encore le portail intérieur du porche. L'édifice a connu des dommages et des transformations successives : incendié en 1570, sa tour a été refaite en 1826 après un coup de foudre survenu en 1824, et une gravure montre l'église telle qu'elle se présentait vers 1845. Face à l'accroissement de la population, la commune a décidé en 1864 de reconstruire l'église sur le même emplacement ; la nouvelle église, en croix latine avec une nef centrale de 43 mètres, a été inaugurée après deux années de travaux, en conservant notamment le clocher et la tour. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 octobre 2000 et la cloche dite de Saint-Jean de Bouret, fondue en 1483 et provenant de l'ancienne chapelle templière Sainte-Marie-Madeleine-de-Bouret, est classée comme objet des Monuments historiques depuis juin 2003. Des travaux de restauration au début des années 2000 ont permis de retrouver une seconde fenêtre sous l'horloge.
L'intérieur est richement décoré de peintures murales réalisées principalement entre 1889 et 1919 par Jules et Gaston Gélibert et par Claude Drouillard, auxquelles s'ajoutent des œuvres ultérieures ; ces décors, qui illustrent des thèmes marins et la figure de saint Nicolas, sont inscrits à l'Inventaire général du patrimoine. Jules-Bertrand Gélibert a exécuté plusieurs grandes compositions pour le chœur, les transepts et la nef, dont La mer calmée après la tempête, La mer en furie, La conversion de saint Hubert, Saint Nicolas sauvant un navire du naufrage et La pêche miraculeuse ; certaines de ces peintures sont spécifiquement inscrites à l'Inventaire général. Claude Drouillard a peint notamment des scènes du Christ et des épisodes de la vie de saint Nicolas, et Gaston Gélibert a réalisé, entre 1895 et 1919, plusieurs grandes compositions dont La fuite en Égypte, Le Naufrage, la Descente de croix, la Mise au tombeau et des scènes du martyre de sainte Catherine et de saint Sébastien. D'autres interventions picturales plus récentes complètent cet ensemble.
La nef présente sur les murs des bas-côtés une série de plaques gravées portant plus de mille noms en souvenir des paroissiens inhumés dans l'ancienne église entre 1533 et 1752 ; ces 1 062 inscriptions, gravées en gascon, constituent une source importante pour l'histoire locale. L'abbé Jean-Baptiste Gabarra a commandé ces plaques à partir de 1912 : le sculpteur Clément d'Astanières en grava 114 exemplaires avant son décès en 1916, puis l'ingénieur Svend Steenstrup compléta l'ensemble par 65 plaques en bois.
Le mobilier comprend notamment deux crucifix en bois datés des XVe et XVIIIe siècles, dont l'un proviendrait de l'ancienne église de Bouret et est inscrit à l'Inventaire général depuis 1912, une seconde crucifixion en bois attribuée au XVIIIe siècle et inscrite en 1975, la statue de la Vierge dite Omnipotentia Supplex réalisée en 1893, la statue de saint Pierre en bois datée de 1827, une chaire à prêcher néo-gothique finement sculptée, des stalles, un confessionnal et un bénitier en forme de coquillage rappelant la tradition maritime et le passage de pèlerins vers Compostelle. La pierre tombale de Monseigneur Soulé se situe au pied de l'autel de saint Joseph, dans le transept nord.
Un ensemble verrier important signé du maître-verrier Gustave Pierre Dagrant éclaire la nef ; les vitraux, inscrits à l'Inventaire général le 28 avril 2006, incluent une série narrative comprenant l'Annonciation, la Nativité et des scènes christiques et apostoliques, ainsi que des verrières représentant divers saints et plusieurs autres pièces décoratives et rosaces.
Le narthex abrite une mosaïque avec une ancre, une statue de saint Nicolas, la plaque commémorative de la Première Guerre mondiale ornée de bouées aux couleurs de la ville, des plaques rappelant les marins péris en mer entre 1672 et 1724, des bas-reliefs en terre cuite d'après des modèles de Clément d'Astanières et la Vierge de Pitié en bois polychrome, œuvre du XVe siècle. La piéta, objet d'une ancienne dévotion protectrice pour les marins, a été dissimulée pendant la Révolution puis remise en valeur au XIXe siècle ; fortement altérée par les intempéries au début du XXe siècle, elle a été restaurée et repeinte par Gaston Gélibert et figure à l'inventaire des Monuments historiques depuis le 25 janvier 1913. Les cinq bas-reliefs en terre cuite, copies d'œuvres de Clément d'Astanières réalisées par les Loebnitz vers 1880, sont inscrits à l'Inventaire général depuis le 17 novembre 2004.
Enfin, la peinture monumentale de la nef et le mobilier ont fait l'objet d'études et d'enregistrements dans la base Palissy, et plusieurs éléments de l'édifice et de son décor bénéficient de protections au titre du patrimoine.