Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas est l'ancienne abbatiale Saint-Pierre de Cellefrouin, située à Cellefrouin en Charente. L'abbaye de chanoines réguliers de saint Augustin a été fondée au tout début du XIe siècle, mais le nom de son fondateur reste controversé ; certains attribuent la fondation vers 1025 à Arnauld de Vitabre, aidé de plusieurs habitants, dont un nommé Frouin qui aurait donné son nom au monastère. Divers actes anciens attestent son existence et plusieurs donations, parmi lesquelles des dispenses et des cessions d'églises réalisées par des seigneurs et évêques. Une bulle du pape Pascal II du 24 novembre 1101 rattache Cellefrouin à l'abbaye de Charroux, mais d'autres sources indiquent qu'elle reprit ensuite son autonomie sous la règle de saint Augustin. D'autres textes mentionnent qu'autour de 1096 le pape Urbain II imposa la règle bénédictine aux religieux de Cellefrouin ; l'abbé Foucault s'y opposa et devint ermite à Fons Cancellatus, acte lié à la fondation de l'abbaye Notre-Dame de Chancelade. Malgré des dons, notamment de membres de la famille Taillefer, l'abbaye ne connut pas une grande importance. Elle subit de graves dommages pendant les guerres de Religion au XVIe siècle, qui entraînèrent la destruction du monastère et la dispersion des religieux dans des maisons particulières ; ils ne purent ensuite reprendre la vie conventuelle. En 1630, le monastère ne comptait plus que six religieux, dont seulement quatre résidaient sur place. De l'ensemble monastique il ne subsiste que l'église abbatiale romane, magnifiquement restaurée et classée Monument historique depuis 1907. Édifice de transition entre le XIe et le XIIe siècle, l'église présente une nef voûtée en berceau, un transept surmonté d'une coupole octogonale coiffée d'un clocher carré, et une abside flanquée de deux absidioles. Sa façade occidentale, datée de 1060, et sa voûte du XIe siècle font de cette façade la plus ancienne de l'Angoumois. La façade et le chevet forment un rectangle, et les sculptures murales, parmi lesquelles un bas-relief Agnus Dei sur le chevet, soulignent le caractère artistique de l'édifice. Les bâtiments monastiques ont disparu.