Église Saint-Nicolas de Civray dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Art roman saintongeais

Église Saint-Nicolas de Civray

  • 2-4 Rue Pierre Pestureau
  • 86400 Civray
Église Saint-Nicolas de Civray
Église Saint-Nicolas de Civray
Église Saint-Nicolas de Civray
Église Saint-Nicolas de Civray
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Église Saint-Nicolas de Civray
Crédit photo : JLPC - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

L'église : classement par liste de 1840 ; Terrain bâti ou non entourant l'église : classement par arrêté du 30 juillet 1934

Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas

L'église Saint-Nicolas se situe à Civray, dans le département de la Vienne en Nouvelle-Aquitaine, et figure parmi les édifices majeurs de l'art roman en Poitou. Son noyau roman date du XIIe siècle et sa façade saintongeaise rectangulaire, richement sculptée sur deux étages de trois arcades et limitée par deux clochetons d'angle, constitue le principal intérêt de l'édifice ; ces clochetons, couverts d'écailles, ont été ajoutés au XIXe siècle. Il est rare en Poitou que l'agencement de la façade corresponde si directement à l'articulation intérieure : les arcatures aveugles du deuxième étage répondent aux trois nefs de l'église-halle. Classée au titre des monuments historiques dès la première liste de 1840, l'église et ses terrains attenants (classés le 30 juillet 1934) présentent une construction en moyen appareil ocré et régulier en façade, tandis que les flancs sont en appareil irrégulier.

Le plan est traditionnel roman à croix latine, retrouvé dans une soixantaine d'églises du Poitou : une nef centrale avec deux collatéraux, un transept saillant pourvu de deux absidioles et un chœur d'une travée terminé par une abside. La façade-écran, plus large que haute (19 mètres sur 14), est rythmée verticalement par trois travées d'arcatures et horizontalement par des corniches saillantes de petits arcs posés sur des modillons sculptés. Ceux-ci offrent un répertoire varié — têtes humaines et animales, diablotins, animaux fabuleux — dont se détache le visage d'une femme vu de profil et deux dés sculptés devant elle ; l'absence d'un pignon triangulaire accentue l'effet d'horizontalité de la façade.

Au XIXe siècle, la façade a souffert de remontées d'eau et d'une désolidarisation de la partie haute, ce qui a motivé plusieurs diagnostics et chantiers de restauration entre 1838 et 1842. Après avis successifs d'architectes et une mission de la Commission des monuments historiques, il fut décidé de consolider la partie basse par des reprises en sous-œuvre, de déposer et remonter le registre supérieur, de poser des tirants reliant la façade aux piliers orientaux de la première travée, de consolider la voûte et de rejointoyer la façade ; les travaux furent dirigés par Maximilien Lion et exécutés par J.-B. Barles. Le démontage de la façade en 1842 a révélé de nombreuses traces de polychromie, notamment des bleus et des rouges, attestant que les sculptures étaient peintes.

Le portail conserve une riche iconographie. La première voussure autour du tympan présente, au centre, un Christ en mandorle entouré des symboles des Évangélistes et d'anges adorateurs ; le tympan actuel, œuvre de Pierre-Amédée Brouillet daté de 1858, représente lui aussi le Christ en majesté entouré du tétramorphe. Les voussures suivantes figurent successivement la parabole des vierges sages et folles, l'Assomption de la Vierge et les travaux des mois assortis des signes du zodiaque, où se succèdent scènes de repos hivernal, travaux agricoles et fêtes paysannes, conférant à l'ensemble une dimension cosmique et universelle. La porte en bois et ses pentures sont également l'œuvre de Pierre-Amédée Brouillet.

L'ornementation des arcatures et des chapiteaux mêle récits bibliques, légendes et motifs symboliques : on y reconnaît Samson et le lion, Jésus marchant sur les eaux, Samson et Dalila, la lutte de saint Georges contre le dragon, une sirène et un griffon, une scène d'acrobatie accompagnée d'un musicien, une chouette entourée de petits oiseaux interprétée comme une image polémique, ainsi qu'un moissonneur et un serpent. Ces représentations, parfois combinées à des éléments grotesques ou obscènes, témoignent de la liberté expressive de la sculpture romane et de liens stylistiques avec le portail de l'église Saint-Pierre d'Aulnay.

Au premier étage, une baie en plein cintre est soulignée par deux séries de voussures : la première de palmettes et rinceaux, la seconde illustrant la psychomachie où six chevaliers, armés à la manière médiévale, transpercent des diablotins ; ces scènes sont apparentées à d'autres portails du Poitou et de la Saintonge. La fenêtre est encadrée par des statues de saint Paul et de saint Pierre ; à gauche, une arcature présente des anges musiciens et la trace d'une statue équestre mutilée, longtemps interprétée comme l'empereur Constantin mais peut-être symbolisant le Christ en Roi des Rois. La voussure principale porte dix-huit anges aux ailes déployées, jouant d'instruments variés, tandis que le cordon externe alterne tiges perlées, palmettes et petites têtes d'animaux. Les chapiteaux des colonnettes figurent des gloutons, créatures dévoreuses du fut de la colonne, et d'autres sculptures singulières, dont une main à signification obscure ; l'arcature droite s'appuie sur deux statues-colonnes représentant la musique et la danse, et accueille les Vieillards de l'Apocalypse ainsi que deux registres de statues évoquant à la fois prophètes ou apôtres et la légende de saint Nicolas sauvant trois jeunes filles.

La tour-lanterne octogonale, placée à la croisée du transept, abrite une lanterne à six fenêtres couronnée d'une coupole, surmontée d'un double lanternon moderne. Le chevet, très orné et visible depuis le jardin du presbytère, associe une frise de pointes-de-diamant au niveau des arcs des trois baies, colonnettes et décor de billettes, losanges et cylindres ; un chapiteau voisin de la quatrième travée représente deux éléphants.

L'intérieur mesure 45,50 mètres de long sur 16 mètres de large et comprend une nef centrale de quatre travées flanquée de collatéraux presque aussi élevés, un transept saillant avec absidioles, une croisée surmontée de la tour-lanterne et un chœur d'une travée terminé par une abside en hémicycle à trois fenêtres et voûte en cul-de-four. La voûte en berceau brisé et les murs latéraux sont renforcés par de grands arcs de décharge ; un banc de pierre court le long des murs. La première travée de la nef est plus longue que les autres et les travées diminuent en largeur et en hauteur d'ouest en est. Le carré du transept, limité par de puissants arcs brisés et éclairé par la tour-lanterne, présente des pendentifs plats ornés de figures grotesques telles qu'atlantes et têtes d'animaux.

L'intérieur a été entièrement repeint en 1865 par Pierre Amédée Bouillet, mais subsiste sur le bras sud du transept une fresque du XIVe siècle illustrant deux épisodes de la légende de saint Gilles, et les peintures du XIXe siècle représentent notamment une Vierge en majesté dans le chœur, un Christ en gloire avec le tétramorphe sur la voûte et des Apôtres sur les murs. La nef et les collatéraux conservent des motifs décoratifs inspirés de deux anciennes bandes ornamentales, et plusieurs chapiteaux polychromes sculptés témoignent de la richesse ornementale de l'édifice.

Liens externes