Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas de Guiry-en-Vexin (Val-d'Oise, Île-de-France), située au centre du village rue Saint-Nicolas (RD 159) dans le Parc naturel régional du Vexin français, présente un plan en croix sans bas-côtés et une orientation irrégulière, la façade occidentale étant tournée vers le nord‑ouest. Le clocher, qui occupe une partie de la première travée de la nef et domine la façade, abrite à sa base la chapelle des fonts baptismaux et communique avec la nef par des arcades. L'édifice s'appuie en partie sur des fondations médiévales et conserve des vestiges attribués à une église antérieure du XIIIe siècle ; des éléments plus anciens et plus récents coexistent dans sa maçonnerie. Le portail occidental et les deux premières travées de la nef relèvent du style Renaissance et sont datés d'environ 1557, tandis que la majeure partie du vaisseau central et le croisillon sud appartiennent au gothique flamboyant de la première moitié du XVIe siècle. Le croisillon nord est la partie la plus ancienne en élévation : ses fenêtres sont de style rayonnant tardif et sa voûte, subdivisée en trois fois trois voûtains, constitue une particularité liée au plan du transept. Les réseaux des fenêtres figurent parmi les plus élaborés du Vexin français ; la verrière orientale conserve des fragments de vitraux de la limite XVe/XVIe siècle classés au titre des objets. Les campagnes de construction identifiables correspondent à plusieurs phases : des vestiges antérieurs au XIIIe siècle, des éléments du XIVe siècle et l'essentiel des élévations actuelles datées des premières décennies du XVIe siècle, avec des inscriptions renvoyant à des travaux de 1522 et des marques lisibles de la fin des années 1550. La lecture stylistique du portail a conduit à des rapprochements avec des ateliers actifs dans le Vexin, sans attribution unanimement établie. Le chevet se réduit à une travée carrée ; la croisée du transept a été aménagée et le sanctuaire liturgique englobe aujourd'hui cette croisée où se situe le maître‑autel ; la sacristie occupe l'angle entre le croisillon sud et le chœur. L'ensemble de l'édifice est voûté d'ogives, avec des variations de profils et d'appareil entre nef, croisée, croisillons et abside, témoignant de campagnes de reprise et de restaurations successives. Un caveau seigneurial voûté existe sous le croisillon sud et un tunnel, considéré comme probablement pas antérieur au XVIe siècle, reliait l'église à l'emplacement de l'ancien château ; ces aménagements furent partiellement retrouvés au XXe siècle. L'appareil extérieur est en pierre de taille ; la façade ouest et le clocher se distinguent par des contreforts massifs, une tourelle d'escalier et une couverture en pierre qualifiée par certains auteurs de volumineuse ; certaines armoiries extérieures ont été martelées à la Révolution. À l'intérieur, la nef se caractérise par une grande largeur qui abaisse visuellement les voûtes et par des raccordements visibles entre la base du clocher et les travées plus récentes, résultat de remaniements et de restaurations aux XIXe et XXe siècles. La croisée du transept et l'abside forment un ensemble homogène, orné de clés de voûte armoriées et de réseaux de fenêtres riches aux découpages flamboyants. L'église conserve un important mobilier sculpté en pierre : un ensemble considérable de statues datées principalement des XVe et XVIe siècles, dont dix‑huit sont classées au titre des objets, ainsi qu'une clôture en bois des fonts baptismaux, des fragments de vitraux et des peintures murales. Parmi les œuvres figurent plusieurs Vierges à l'Enfant, des saints (Jean‑Baptiste, Christophe, Denis, Gilles, Fiacre, Sébastien, Marguerite, Catherine), un groupe de l'Annonciation et d'autres sculptures de donateurs et éléments décoratifs datés du XIVe au XVIe siècle. Une petite croix de procession en argent d'origine allemande et datée du XIIe siècle a fait l'objet de publications anciennes mais n'est plus conservée dans l'église. Le décor peint comprend un grand tableau du Christ en croix attribué à l'école flamande (XVIIe siècle) et deux grandes peintures murales, L'Annonce aux bergers et L'Adoration des mages, détachées puis remontées au chevet et protégées ; ces dernières, de style proche du XIVe siècle, sont classées au titre immeuble. L'église a été classée monument historique par arrêté du 25 août 1942 et a fait l'objet d'interventions et d'initiatives locales pour sa conservation ; la paroisse n'étant plus indépendante, les offices dominicaux y sont désormais rares et célébrés environ une fois par trimestre.
