Église Saint-Nicolas de Haguenau dans le Bas-Rhin

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Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas

L'église Saint-Nicolas, située 204 Grand Rue à Haguenau (Bas-Rhin), est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1930. Son origine remonte à un hôpital avec oratoire fondé vers 1164 par l'empereur Frédéric Barberousse, où furent établis des chanoines de l'ordre de Prémontré ; la tour romane de ce sanctuaire est encore visible. L'hôpital et l'oratoire furent endommagés en 1298 lors du siège de Haguenau et, vers 1300, l'ensemble fut intégré à une église de style gothique qui fut agrandie en 1424. Les Prémontrés firent construire une petite chapelle en 1785 puis ajoutèrent en 1786 un caveau funéraire surmonté d'une chapelle du Saint-Sépulcre. D'après des plans municipaux des XVIIe et XVIIIe siècles, les bâtiments conventuels et l'hospice se trouvaient au nord de l'église et formaient un quadrilatère de quatre constructions ; en 1781 le prévôt J.-B. Bordier fit édifier un nouveau couvent au sud dont un corps subsiste et sert de presbytère depuis 1825. Le dernier bâtiment du couvent côté nord, qui avait servi d'école, a été endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale puis détruit après la guerre. Le cimetière qui entourait l'église fut déplacé hors les murs en 1780 ; jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, son enclos contenait un ossuaire couronné d'une chapelle Saint-Michel. La sacristie de style néo-gothique a été construite en 1846 et une chapelle des fonts baptismaux de style néo-gothique date de 1932. Les baies et les voûtes visibles aujourd'hui relèvent du néo-gothique des XIXe et XXe siècles.

L'édifice subit d'importants dégâts pendant la Seconde Guerre mondiale : la cloche du XIIIe siècle fut détruite et la tour fortement endommagée ; la remise en état ne débuta qu'à partir de 1965, période au cours de laquelle la charpente d'origine de la nef et le décor peint intérieur furent supprimés. Les murs sont en grès et en briques avec chaînes d'angle ; le niveau octogonal de la tour a été reconstruit après la guerre en béton et est revêtu d'ardoises, la flèche est en ardoise, la tourelle est coiffée de cuivre et le toit est couvert de tuiles plates modernes.

Le mobilier provient en grande partie de l'abbaye de Neubourg et fut acquis par la paroisse après la Révolution : les lambris et stalles du chœur présentent deux ensembles stylistiques, l'un de style Louis XV, l'autre de style Louis XVI. L'intérieur conserve un monumental saint-sépulcre en grès du XIVe siècle, originaire de l'église Saint-Étienne de Strasbourg et installé dans la chapelle en 1786 ; il se compose d'un encadrement gothique à trois registres verticaux, d'un tombeau en façade orné de trois soldats en haut-relief et d'un autre soldat en haut-relief sur le côté droit, ainsi que de deux statues du Christ en croix des XVIIIe et XIXe siècles. On y trouve aussi une Vierge à l'Enfant habillée du XVe siècle, dont la provenance attribuée au couvent des dominicains est signalée mais considérée comme insuffisamment étayée, une Vierge assise datée de 1700 représentée sur des nuages ornés de fleurs de lys et surmontée d'un relief de Dieu le Père, ainsi que deux Vierges de l'Immaculée dorées sur socles de style rococo du XVIIIe siècle. Des statues en grès de saint Norbert et de saint Nicolas du XVe siècle furent décapitées pendant la Révolution ; leurs têtes furent remplacées au XIXe siècle. Un tableau de la fin du XVIIIe siècle représente saint Norbert recevant le scapulaire de la Vierge, avec une scène secondaire consacrée au Christ.

Parmi les objets liturgiques figurent des chandeliers rococo en bois doré, un bâton de procession orné de guirlandes fleuries du XVIIIe siècle, une clé et un calice néo-gothique du XIXe siècle. À l'entrée du chœur, quatre statues de style baroque représentent saint Augustin, saint Ambroise, saint Grégoire et saint Jérôme. Une croix monumentale moderne se dresse devant le presbytère.

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