Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas est une église catholique paroissiale située à Jonquières, dans l'Oise, dans la vallée de l'Oise, non loin de Compiègne, rue de l'Archerie (RD 10). Construite entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, elle a été largement reconstruite après la Guerre de Cent Ans au premier quart du XVIe siècle et consacrée de nouveau le 27 janvier 1522. L'extérieur relève principalement du gothique tandis que l'intérieur mêle le gothique flamboyant à des éléments plus simples : la nef et les bas‑côtés conservent un caractère rustique, alors que la voûte de la croisée du transept et les clés de voûte du transept et de l'abside sont plus soignées. L'édifice, de plan cruciforme, comprend une nef de trois travées accompagnée de bas‑côtés, un transept légèrement débordant et une abside à pans coupés ; au-dessus de la croisée s'élève une flèche de charpente couverte d'ardoise plutôt qu'un clocher massif. Les parements orientaux sont en pierre de taille et les parties occidentales comportent des moellons ; le chevet est bordé par le cimetière et l'église se présente dégagée, visible de tous les côtés. Les travaux du début du XVIe siècle ont repris les contreforts et l'abside, revoûté la croisée, remanié les grandes arcades et agrandi les fenêtres des bas‑côtés. Au XVIIIe siècle le portail occidental fut réparé ; après une longue période d'abandon au début du XIXe siècle, des restaurations importantes ont été engagées. Privée de curé entre 1807 et 1834, l'église fut prise en charge par l'abbé Théodore‑Cyrille Deligny qui, installé en 1834, releva le maître‑autel, remplaça provisoirement les voûtes dégradées par des plafonds plats faute de moyens et réalisa lui‑même des vitraux entre 1849 et 1859. Autodidacte, Deligny exécuta seize verrières polychromes figurées dont le dessin est obtenu par l'assemblage de fragments de verre coloré sans recours à la peinture sur verre ; son style, influencé par le vitrail du XIIIe siècle et très personnel, a été considéré comme un précurseur de l'Art nouveau. Les chefs‑d'œuvre de cet ensemble sont le vitrail du Rosaire, au nord du transept, et le vitrail des Apôtres, au sud ; d'autres verrières illustrent essentiellement des épisodes de l'Ancien Testament ou des thèmes liturgiques et symboliques. Le 23 juin 1878, un coup de foudre détruisit la flèche octogonale ; les réparations effectuées en 1879–1880 remplacèrent les plafonds plats par de fausses voûtes en briques creuses, consolidèrent la croisée et substituèrent à l'ancienne flèche une pyramide sur plan carré. L'église a été classée au titre des monuments historiques le 2 février 1920 et se présente aujourd'hui en bon état ; les vitraux ont fait l'objet de restaurations à partir des années 1950 et la flèche a de nouveau été consolidée au début du XXIe siècle. Intérieurement, la nef barlongue présente un niveau d'arcades et un mur haut aveugle ; la lumière pénètre principalement par la grande fenêtre occidentale en plein cintre, attribuée à la fin du XIIe siècle, ainsi que par les baies des bas‑côtés et de l'abside. Les grandes arcades, de profil simple, retombent sur des piliers octogonaux dépourvus de chapiteaux élaborés ; les voûtes visibles datent surtout du XIXe siècle et s'appuient sur des culs‑de‑lampe sculptés ou moulurés. Le carré du transept associe vestiges du début du XIIIe siècle et réfections du début du XVIe siècle : doubleaux chanfreinés, ogives au profil prismatique et clés de voûte aux découpages flamboyants autour de petits écussons. Les croisillons, de même hauteur que la nef, offrent au nord une baie en arc brisé et, au sud, un triplet dont certaines lancettes sont bouchées ; la sacristie s'ouvre sous la baie médiane du bras sud. L'abside, percée de larges baies en tiers‑point sans remplage prenant appui sur un long glacis, conserve une piscine liturgique au sud, une niche en anse de panier et une clé de voûte flamboyante refaite, ornée d'accolades et d'ornements. La façade occidentale, divisée par des contreforts, présente un portail en anse de panier sobre et une fenêtre haute de la fin du XIIe siècle, tandis que les bas‑côtés restent peu décorés. Le mobilier est majoritairement du XIXe siècle ; parmi les pièces anciennes, une stalle avec miséricorde inscrite aux monuments historiques en 1970 est conservée dans les stalles du transept et pourrait provenir du prieuré de Boucquy. Les retables des croisillons, les grilles de chœur et l'ancien maître‑autel reflètent les influences néogothiques et baroques du XIXe siècle. Les vitraux de l'abbé Deligny constituent la principale valeur artistique de l'église par l'éclat des couleurs, la stylisation des motifs et le caractère ornemental de l'ensemble, unique dans la région où Deligny a également œuvré à Canly, Remy et Bouillancy. L'église Saint‑Nicolas dépend aujourd'hui de la paroisse des Seize bienheureuses Carmélites de Compiègne.