Église Saint-Nicolas de La Chaize-le-Vicomte en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise fortifiée Eglise romane

Église Saint-Nicolas de La Chaize-le-Vicomte

  • 6 Place Saint-Nicolas
  • 85310 La Chaize-le-Vicomte
Église Saint-Nicolas de La Chaize-le-Vicomte
Église Saint-Nicolas de La Chaize-le-Vicomte
Crédit photo : Spouik - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise Saint-Nicolas : classement par arrêté du 9 septembre 1908

Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas

L'église Saint‑Nicolas est une église catholique située à La Chaize‑le‑Vicomte, dans le département de la Vendée. Elle est l'œuvre d'Aimery IV de Thouars qui, après avoir fait bâtir un château fort au bord du Marillet et une église Saint‑Jean‑Baptiste dont les travaux débutèrent en 1068, fit édifier le prieuré et l'église Saint‑Nicolas entre 1080 et 1099. Aimery IV, enrichi par des récompenses reçues après la bataille de Hastings en 1066, décida de construire une église d'envergure ; un prieuré fut ajouté au sud de l'édifice en 1087 et hébergea une dizaine de moines bénédictins pendant cinq siècles. L'église, de style roman et de plan basilical, fut consacrée les 6 et 7 décembre 1099, jour de la Saint‑Nicolas ; Aimery IV était décédé en 1093 et son fils Herbert II de Thouars assista à la cérémonie présidée par l'évêque Pierre II de Poitiers. À cette consécration figuraient également le duc Guillaume IX d'Aquitaine (aussi nommé Guillaume VII de Poitiers), plusieurs vassaux d'Herbert et autres seigneurs, et c'est dans cette église que le duc annonça son départ pour la première croisade menée par Godefroy de Bouillon. De 1099 à 1123 l'église et le prieuré connurent une longue période de prospérité ; en 1120 le pape Calixte II visita le prieuré, puis l'ensemble commença à décliner après la mort de Geoffroy III de Thouars et l'abandon progressif par son successeur Aimery V. Des fortifications furent élevées pendant la guerre de Cent Ans, notamment une tourelle à mâchicoulis au nord et un rempart aux fronts est et sud. Aux XVe ou XVIe siècles, le clocher, les bras du transept avec leurs absidioles, le chœur et l'abside s'écroulèrent vers l'orient ; d'autres sources situent ces effondrements entre 1556 et 1701, probablement à la suite d'un incendie causé par les Protestants. En 1568 l'église et le prieuré furent pillés par les huguenots. Le clocher actuel fut édifié en 1758 sur la travée du bas‑côté nord, près de la façade occidentale. La sacristie fut construite en 1806, la façade occidentale ouverte par un grand portail refait en 1856, et l'église restaurée en 1890; lors de cette restauration, les trois grandes arcades donnant sur les parties effondrées furent murées après être restées ouvertes pendant environ trois cents ans. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1908. L'église, exceptionnellement vaste pour son époque, présente un plan en croix latine et un style roman : une nef basilicale de cinq travées, bordée de deux collatéraux et surmontée d'une claire‑voie, un transept initial muni d'une absidiole sur chaque bras, une croisée de transept avec clocher‑tour et un chœur pourvu d'une abside. Construite en granit local majoritairement gris, elle mesurait environ 60 mètres de longueur et 18 mètres de hauteur, et faisait partie du prieuré bénédictin aujourd'hui disparu. L'édifice conserve deux petits couloirs incurvés et voûtés aux angles orientaux du chevet, qui assuraient l'accès du chœur depuis les bas‑côtés et jouaient le rôle d'un déambulatoire. Les vestiges des absidioles et d'une travée du chœur permettent d'apprécier l'élévation, marquée par de grandes baies hautes ; le couvrement primitif reste incertain, la croisée du transept ayant pu être dotée d'une tour‑lanterne d'influence angevine plutôt que d'une coupole. L'épaisseur des murs de la nef suggère une voûte maçonnée, tandis que les bas‑côtés étaient probablement charpentés; des modifications en cours de construction sont également probables. La sculpture des chapiteaux rapproche l'édifice de l'inspiration de Saint‑Jean de Montierneuf.

Liens externes