Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas, de styles gothique et baroque, se situe rue Étienne Dolet au cœur de Rethel, dans le département des Ardennes. L'édifice actuel repose sur des vestiges du VIIe siècle et remonte principalement aux XIIIe et XIVe siècles, mais il a été profondément remanié au fil du temps. Le prieuré, fondé en 1108 et dépendant de Saint-Remi de Reims, vit son église construite en 1279 ; le prieuré fut dissous en 1740 et l'église devint entièrement paroissiale. Des travaux d'embellissement furent entrepris au début du XVIe siècle, notamment par Rambaud le Buz en 1517 et par Jean Bailly de Biermes pour l'édification d'un grand portail latéral de style gothique flamboyant, commencé en 1512 et achevé en 1531. La tour carrée, d'origine datée de 1614, s'élève à 50 mètres et présente des étages ornés des ordres dorique, ionique et corinthien. Classée au titre des monuments historiques en 1846, l'église a cependant été fortement endommagée pendant les deux guerres mondiales : elle fut détruite à chaque conflit, brûlée en 1940 puis, le 1er janvier 1941, les voûtes détrempées s'écroulèrent sous l'effet du gel. Les travaux de restauration, engagés dès 1941 et poursuivis après-guerre sous la direction de l'architecte en chef des Monuments historiques M. Froidevaux, durèrent longtemps ; la grosse tour retrouva ses cloches en 1962 et la toiture du clocher, avec sa pointe recouverte d'ardoises, ne fut totalement refaite qu'à la fin des années 1960. L'intérieur présente une configuration à quatre vaisseaux — une double nef résultant de la réunion de l'église priorale au nord et de l'église paroissiale au sud. Le mobilier répertorié au titre du patrimoine comprend notamment le gisant en pierre noire de Thomas-Adolphe de Fuchsamberg et de son épouse Marie Robillard, accompagnée des mentions relatives aux titres et fonctions de Thomas-Adolphe. On y trouve aussi plusieurs peintures, dont La Pêche miraculeuse et La Guérison du boîteux par saint Pierre attribuées à Nicolas Wibault, ainsi que quatre tableaux de Jacques Wilbault (la Descente de Croix, l'Assomption, la Samaritaine et saint Nicolas). Le patrimoine mobilier comporte encore des statues — Sainte Marguerite, un évêque nommé Gorgon en pierre polychrome, et Sainte Claire en pierre polychrome placée sous un dais du XVe siècle — ainsi que, dans la crypte, deux statues féminines et un Christ au tombeau datés des XVIe et XVIIe siècles. On relève enfin la présence d'une croix de chemin, du portail occidental de l'ancienne église priorale, de rosaces et d'une référence à dom Rousseau.
