Origine et histoire de l'Église Saint-Nicolas
L’église protestante Saint-Nicolas, située quai Saint‑Nicolas dans le quartier du Finkwiller à Strasbourg, borde l’Ill dans le centre historique de la ville. Dédiée à Nicolas de Myre, elle accueille aujourd’hui une communauté du renouveau charismatique rattachée aux Églises protestantes d’Alsace‑Moselle. Classé au titre des monuments historiques depuis le 10 mai 1995, l’édifice est un exemple représentatif des églises‑halles construites dans la région du Rhin supérieur entre le XIVe et le XVIe siècle. Une première chapelle romane, fondée en 1182 par le chevalier Walther Spender, avait été élevée sur le site d’un petit fort romain ; elle était dédiée à Marie‑Madeleine. L’église actuelle a été édifiée entre 1387 et 1454, le sanctuaire ayant été agrandi après la peste de 1381 puis en 1454 par l’architecte Diebolt Mosung, avec d’autres modifications intervenues au XVIe siècle. La tour a été dotée d’une flèche vers 1600 (une mention indique 1585) et l’intérieur a été remanié au XVIIe siècle. Les parties orientales, ainsi que la façade et la sacristie, ont été reconstruites en 1905 par l’architecte Émile Salomon, également auteur de l’église du Temple Neuf. L’intérieur conserve des vestiges de fresques du XVe siècle découverts sous un badigeon qui s’écaillait, ainsi qu’une galerie en bois. L’orgue construit en 1707 par les frères André et Gottfried Silbermann a été démonté en 1967. Parmi les anciens pasteurs figurent des personnalités telles que Théodore Beck, Jean‑Frédéric Bruch, Georges Casalis, Mathias Engel, Antoine Firn, Charles Théodore Gérold, Isaac Haffner, Albert Schweitzer — qui y a notamment présidé le mariage de Theodor Heuss le 11 avril 1908 — et Paul Émile Berron, fondateur de l’Action chrétienne en Orient en 1922.