Origine et histoire de l'Église Saint-Nizier
L’église Saint-Nizier est une église catholique de Troyes (Aube), dédiée à Nizier de Lyon, située entre deux bras de la Seine. Elle occupe l’emplacement d’un oratoire du Bas-Empire dédié à sainte Maur et se trouvait à l’origine hors les murs de la ville. L’évêque Gallomonge rapporta de Lyon les reliques de saint Nizier qui furent déposées dans l’église paroissiale. Depuis 1080 la paroisse dépendait de la collation du chapitre cathédral et comprenait le Labourat, le Bourg-Saint-Jacques ainsi qu’une partie de Chaillouet et des Tauxelles. À la fin du XVIIIe siècle, l’église conservait encore son cimetière jouxtant les collatéraux nord et sud. L’édifice est classé au titre des monuments historiques en 1840.
Le bâtiment actuel date du XVIe siècle ; il suit un plan rectangulaire à trois nefs et quatre travées et a été couvert en 1582. L’abside conserve des vitraux datés de 1505 et l’église laisse une large place à la lumière par de grandes baies. Le portail nord, de style Renaissance, est daté de 1531 et achevé en 1548 ; le portail occidental, attribué à Dominique Florentin en 1574, porte des monogrammes en C associés à Charles X. Le portail sud est de style gothique flamboyant et a été construit en 1531. Le bâti est globalement de style gothique, sauf pour les deux premières travées de la nef et le portail nord.
La tour remplace un ancien beffroi en bois et son élévation a été réalisée par différents maîtres : Gérard Fauchot pour le premier niveau, puis Laurent Baudrot, et enfin l’installation des grandes baies avec abattants ; elle présente un toit de type bourguignon en tuiles émaillées. Des plans de l’église et de ses rues limitrophes ont été dressés, notamment par Charles Fichot.
Les vitraux représentent notamment l’arbre de Jessé, le martyre de saint Sébastien offert par la confrérie des archers, la Vierge entourée des quatre évangélistes et des scènes du chœur ; certains ont été commandés pour l’église et d’autres, provenant d’autres édifices, furent posés au XVIIe siècle. L’orgue de chœur, classé tant pour l’instrument que pour le meuble en 1981, a été construit par Ducroquet en 1851 avec du matériel de la maison Daublaine ; il comporte un clavier de 54 notes, un pédalier de 25 marches en tirasse permanente, des transmissions mécaniques et des pédales d’appel et de retrait de la trompette 8. La composition comporte des jeux tels que Flûte 8, Salicional 8, Bourdon 8, Prestant 4, Doublette 2, Trompette 8 et Hautbois 8 ; l’instrument était en bon état et entretenu en juillet 2017, mais nécessiterait une révision des anches.
La statuaire du lieu comprend un ensemble de pièces du XVIe siècle : Jean l’évangéliste en bois, Joseph et l’Enfant Jésus en calcaire, un Christ de pitié et une Pietà polychromes en calcaire, une mise au tombeau en calcaire, une Vierge en chêne, Marc et son lion ainsi que divers hauts-reliefs et une dalle dite de dame Félise. Parmi les peintures figurent un tableau d’autel représentant l’Apparition de saint Nizier (fin du XVIIIe siècle), une Résurrection du Christ par Pierre Cossard, un Bon Pasteur, un saint remettant son âme (XVIIIe siècle), saint Pierre et saint Paul, Les Pèlerins d’Emmaüs (XIXe siècle) ainsi que deux peintures monumentales de 1927 par Henri Marret : un Christ en croix sur un cimetière du front, qui fait aussi office de monument aux morts de la Grande Guerre, et un chemin de croix.