Église Saint-Omer de Brouckerque dans le Nord

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise néo-gothique

Église Saint-Omer de Brouckerque

  • 1 Ruelle de l'Église
  • 59630 Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Église Saint-Omer de Brouckerque
Crédit photo : Noclain - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Tour : classement par arrêté du 30 juillet 1973

Origine et histoire de l'Église Saint-Omer

L'église Saint-Omer de Brouckerque (Sint-Omaarskerke) est l'édifice paroissial du village et un élément central de son patrimoine ; le nom Brouckerque signifie en flamand « l'église des marais ». Elle est classée monument historique par arrêté du 30 juillet 1973. Le site est mentionné dès l'an 800 sous le nom « Ecclesia in Brocco » et l'église figure aussi dans le cartulaire de Bourbourg en 1142 ; Albert Janin évoque par ailleurs une église à Brouckerque à l'époque de Charlemagne. Une nouvelle église a été construite au XIVe siècle et la date « 1697 » figurant sur le pignon nord suggère que l'édifice actuel pourrait remonter au XVIIe siècle. Vers 1768 le buffet d'orgue provenant de l'ancienne abbaye de Watten est installé à Brouckerque. Le presbytère, reconstruit en 1781, fut financé aux deux tiers par le chapitre de la cathédrale de Saint-Omer et pour le tiers restant par la dîme de la paroisse. Entre 1888 et 1891, l'architecte Omer Cockenpot de Lille procéda à un agrandissement qui, à l'exception de la tour et d'une partie du chœur, démonta et remonta l'église mur par mur ; les murs latéraux furent surélevés et les trois nefs reçurent une toiture unique. Certaines colonnes du XVIIe siècle et un pan du mur nord-ouest en briques roses, à appareillage plus irrégulier, semblent avoir été conservés lors de ces travaux. L'agrandissement a été financé en partie grâce au don de 50 000 francs or fait en 1866 par Zénobie de T'Serroeloffs, veuve du vicomte Joseph Foullon. Le dallage fut entièrement refait en 1891, entraînant la disparition des dalles funéraires ; une pierre blanche de la nef centrale, retournée, est celle de la sépulture de Marie-Thérèse Depondt, décédée en 1764. Le maître-autel fut inauguré en 1903 et le presbytère de nouveau restauré en 1911. Pendant la Seconde Guerre mondiale la tour servit de poste de guet successivement aux Allemands en 1940 puis aux Français et aux Tchèques en 1945, et en 1944 un obus endommagea la voûte et brisa tous les vitraux. Des restaurations ont eu lieu en 1967, avec une souscription ayant permis de recueillir 11 000 francs, puis dans les années 1980 une réfection de la partie haute de la flèche a permis de consolider la balustrade, de remplacer les ardoises et de recouvrir le coq d'une feuille d'or ; une restauration intérieure plus vaste a été conduite en 2005 pour la mise aux normes électriques et de chauffage, la réfection des peintures et le replacement de la chaire classée et du buffet d'orgue. Sur le plan ecclésiastique, Brouckerque dépendit du diocèse de Thérouanne jusqu'en 1562, du diocèse de Cambrai jusqu'en 1913, puis du diocèse de Lille. L'église, de style néo-gothique, mesure 35 mètres de long sur 15 mètres de large ; le chœur gothique est une abside polygonale éclairée par sept verrières. La tour, de plan carré, présente des murs épais d'1,50 m, des arêtes vives et des meurtrières au premier étage qui suggèrent un usage défensif ; elle mesure 6,5 mètres de côté à la base, 22,5 mètres de haut jusqu'à la balustrade et porte une flèche de 5,5 mètres couverte d'ardoises, surmontée d'une croix en fer forgé et d'un coq doré. Au-dessus de la porte d'entrée une niche abrite une statue de saint Omer ; la tour se situe en façade ouest et le chœur à l'est, conformément à la disposition de la plupart des églises flamandes. L'escalier de la tour est couvert de petites voûtes successives formant une montée en colimaçon autour d'un noyau central, une technique rare dans la région qui ne se retrouve que pour la tour de Stapple. L'horloge de la tour fut fabriquée en 1865 par les établissements Renard à Ferrière et un nouveau mécanisme fut installé en 1955 par les établissements Mamias à Gagny. L'église abrite deux cloches au troisième étage : la grande Matthias, fondue en 1592, et une petite cloche de 1867 ; Matthias porte deux inscriptions relatant sa fonte par la communauté de Brouckerque et une inscription en flamand, mesure 103,8 cm de diamètre pour 84 cm de hauteur, pèse entre 700 et 800 kg et sonne le fa dièse, son battant d'origine en fer forgé ayant été remplacé par un battant moderne. Le mobilier comprend des autels-retables néo-gothiques en chêne dédiés à Notre-Dame du Rosaire et à saint Joseph, un maître-autel sculpté par Gustave Pattein d'Hazebrouck et dédié à saint Omer, un autel consacré à Thérèse de Lisieux qui sert aussi de monument aux morts, une chaire en chêne du XVIIIe siècle ornée de saints, et un grand lustre du XVIIIe siècle. Le buffet d'orgue en vieux chêne repose sur des colonnes torsadées sculptées et présente des bas-reliefs d'instruments de musique ainsi qu'une représentation de David entouré d'anges musiciens ; l'ensemble des sculptures a été réalisé par M. Elschoecht de Bergues. La chaire, le buffet d'orgue et les fonts baptismaux ont été classés au titre des monuments historiques en 1975. L'église conserve plusieurs tableaux, notamment un baptême du Christ au-dessus des fonts, une toile de 1622 provenant de l'abbaye de Clairmarais représentant le Christ en croix avec Marie-Madeleine et un évêque agenouillé, et une peinture sur bois du XVIIe siècle représentant un Christ aux outrages ; une série de toiles encadrées forme le chemin de croix sur les murs latéraux. Le chœur comporte sept vitraux, dont quatre vitraux modernes représentant des saints dus à l'abbé Edmond Dehondt, qui finança la réparation de huit vitraux détruits pendant la guerre. Le presbytère, grande maison de campagne en brique peinte en blanc, se situe à l'arrière du cimetière, un peu à l'écart du village ; il porte une plaque en flamand posée à la fin du XXe siècle et conserve dans son couloir trois peintures murales peintes par un prisonnier de guerre allemand en 1945 sous les inscriptions « vita », « veritas » et « via », représentant respectivement deux tables avec une jarre, un bureau avec livres et encrier, et un Christ debout dans la nature.

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